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Formation du nouveau gouvernement : « Il y a un grand fossé entre les Burkinabè. Il faut une vraie politique et des actions de justice sociale pour réparer les inégalités et permettre à chaque Burkinabè de vivre dignement », Babou Nébon Augustin Bamouni,

dakouréAprès la démission, vendredi 18 janvier 2019, du Premier ministre Paul Kaba Thiéba et de son gouvernement, les Burkinabè sont toujours dans l’attente de l’équipe gouvernementale qui devra apporter un nouveau souffle à la gestion des affaires publiques. Si l’économiste Christophe Joseph-Marie Dabiré est le capitaine choisi par le président du Faso pour tenir le gouvernail du navire, le principal souhait de nombre de Burkinabè est qu’il rompe avec les vieilles habitudes du gouvernement passé en plaçant la sécurité, la lutte contre la corruption et contre le népotisme au cœur de ses actions. Radars info Burkina a tendu son micro à quelques Ouagalais et ils sont unanimes sur la question.

Goomtinga Dakouré, jeune entrepreneur en maintenance industrielle : « Pour la formation du nouveau gouvernement, j’exhorte le nouveau Premier ministre à mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, sans distinction de bord politique. Il lui faudra aussi mettre un accent particulier sur la rigueur, surtout dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre la corruption, car la corruption était rampante  sous l’ancien gouvernement. Le nouveau gouvernement devra aussi faire en sorte qu’on parvienne à une réconciliation vraie et inconditionnelle au Burkina Faso. »

Babou Nébon Augustin Bamouni, communicateur : « En tant que citoyen, j'attends du nouveau gouvernement qu’il soit dans un esprit d'équipe et de leadership en menant une gouvernance vertueuse et non qu’il soit dans un groupe où l'esprit clanique et l'intérêt personnel prennent le dessus sur la préservation du bien commun. L'esprit d'équipe suppose que chaque membre du gouvernement ait une vision claire de la responsabilité qui lui est confiée, en reprenant pour option de management la culture du résultat, le dialogue franc, la concertation, l'écoute, la saine gestion des biens et des finances publiques en appliquant des mesures rigoureuses contre la corruption. Les ministres ainsi que le président du Faso doivent être les premiers à donner le bon exemple dans la conduite des affaires publiques : rigueur, professionnalisme, tolérance zéro en matière de corruption, tolérance zéro en matière d'incivisme, pour faire renaître la confiance qui a foutu le camp entre les gouvernés et les gouvernants. Le gouvernement doit avoir pour orientation la culture de la paix : instaurer une diplomatie et une politique de la gestion de la problématique du terrorisme. Sans sécurité et paix, il est très difficile de travailler à faire avancer le pays. Le gouvernement doit également avoir une attitude d'humilité en menant une vie modeste et instaurant un dialogue serein et sincère avec le peuple burkinabè, les partenaires sociaux, les courroies d'animation de l'espace politique. La deuxième priorité, c'est le désenclavement de la conscience du Burkinabè par une éducation populaire de masse, une éducation scolaire où notre culture, notre histoire ont une place prépondérante dans les curricula de formation. Le 3e grand chantier, selon moi, c'est l'organisation de la production et de la transformation de nos produits. Pour ce faire, il faut organiser le monde paysan, révolutionner nos pratiques agricoles et d'élevage, créer des industries de transformation (au moins deux unités industrielles par an), organiser la commercialisation à l'interne et à l'externe de manière à permettre un meilleur écoulement de nos produits. Il faudra aussi mettre en place de grandes écoles et universités de technologie qui vont former les jeunes Burkinabè à la maîtrise de la technologie aux niveaux industriel, informatique, mécanique et spatial. Il faut développer une politique d'ingénierie pour permettre le transfert de connaissances, de sorte que nous puissions nous-mêmes avoir des formateurs et ingénieurs dans la technologie de pointe à la hauteur de nos ambitions de pays qui aspire au développement. Le gouvernement doit ramener la cohésion et la confiance dans les rangs de l'armée par la culture du mérite, le respect de la discipline militaire. Mettre l'accent sur une organisation intégrée des différents corps et unités, équiper, former et recycler. Il est unanimement admis que c'est lorsque "les uns mangent et que les autres regardent que naissent les révoltes". Il y a un grand fossé entre les Burkinabè. Il faut une vraie politique et des actions de justice sociale pour réduire les inégalités et permettre à chaque Burkinabè de vivre dignement. En somme, mes attentes, c’est qu’on donne une nouvelle impulsion, une nouvelle dynamique qui créera la confiance entre gouvernants et gouvernés, qu’on maîtrise et gère de manière efficace le problème sécuritaire, qu’on bamouniproduise, transforme, consomme et vende nos produits pour créer de la valeur ajoutée et de l'emploi.»

Soutoungnoma Raïssa Ouédraogo : « Nous attendons du nouveau Premier ministre qu’il arrive à faire ce que son prédécesseur n’a pu faire. Nous espérons qu’il arrivera à mieux s’en sortir et qu’il posera beaucoup d’actions en vue de l’unité nationale. La lutte contre le terrorisme et la recherche de la paix sont des aspects sur lesquels il est beaucoup attendu. Pour cela, il devra nommer les personnes qu’il faut à la place qu’il faut et aussi trouver de nouvelles stratégies. Pour ne pas exposer les forces de défense et de sécurité, il faudra éviter que certaines informations soient rendues raissapubliques, surtout sur les réseaux sociaux. »

Rimbéssougri Goumbri, communicateur pour le développement / manager Médias : « On a déjà un Premier ministre qui n'est pas un novice de la sphère politique pour avoir exercé sous l'ère Blaise Compaoré, comme la plupart de ceux qui gouvernent aujourd'hui d'ailleurs. Pour moi, c’est déjà une victoire d’avoir obtenu son accord pour occuper ce poste stratégique dans un contexte national des plus troubles. Son poids et ses décisions à venir seront beaucoup attendus en ce sens qu'ils devront montrer le nouveau cap à suivre pour aider le président du Faso à stabiliser le pays, qui tangue à bien des égards. Son leadership et sa "folie" feront la différence. Je n'ai pas d'a priori sur son passé, fût-il tortueux et mal teinté, à en croire certains. Je crois en la détermination des hommes qui font la différence en redressant la barre.

Quant au gouvernement qui va l'accompagner dans cette mission difficile, j'ose espérer qu'il sera constitué de femmes et d'hommes avant tout mus par la ferme volonté de transformer positivement les pratiques de leurs départements respectifs afin de redonner au Burkina Faso un visage rayonnant de joie et de paix.

J'attends d'elles et d'eux de l’abnégation dans le travail qui aille au-delà de leurs considérations politiques ; s'ils ont technocrates, qu'ils usent de leurs atouts pour impulser le changement tant attendu. J'attends du PM qu'il forme un gouvernement tenant compte du facteur genre, qui donne aux femmes autant qu'aux hommes compétents l'occasion d'apporter leur pierre à l'édification du pays. J'attends enfin que ce nouveau gouvernement à venir soit beaucoup à l'écoute du peuple burkinabè dans son ensemble. On ne recrée pas de solutions, elles existent quand on sait déjà écouter la voix du peuple. Plus d'arrogance dans les rangs, plus d'humilité, beaucoup de travail et tout le monde suivra les pas. Car ce qui goumbricompte après tout, c'est d’abord le Burkina Faso. »

Mohamed Nacoulma, enseignant : « Dans le nouveau gouvernement nous plaçons un grand espoir. Nous espérons qu'il sera plus décisif que théorique et que la question sécuritaire sera traitée avec diligence. J’espère aussi que de nouveaux textes plus durs verront le jour pour dissuader toute tentative de fraude, de détournement et surtout que ces textes ne souffriront pas dans leur application. J’espère enfin que de nouvelles personnes feront partie de cette équipe nacoulmagouvernementale  et qu’elles apporteront leur pierre à la construction de notre pays. »

 

 

 

Propos recueillis par Candys Solange Pilabré/ Yaro