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Bonification d’un échelon à titre exceptionnel au profit du MENA : Une avancée qui ne remet pas en cause les mots d’ordre en cous de la CNSE

bonification uneLe mercredi 16 janvier 2019, le Conseil des ministres a adopté un décret portant bonification d’un échelon à titre exceptionnel au profit des personnels du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Si le gouvernement se réjouit de cette avancée dans la résolution de la crise que vit le système éducatif burkinabè depuis des mois, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), elle, estime que ce décret vient simplement régulariser un point du protocole qui devait être mis en œuvre depuis septembre 2018. En tout état de cause, la lutte continue, selon cette coordination. Interrogé par Radars info Burkina (RIB), Souleymane Badiel, secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) et responsable à l’organisation de la CNSE, souligne que pour l’heure, l’adoption de ce décret ne remet pas en cause les mots d'ordre de suspension des évaluations, de traitement des dossiers d'examen et de transmission du courrier.

Radars info Burkina : Le Conseil des ministres, en sa séance du 16 janvier 2019, a adopté un décret portant bonification d’un échelon à titre exceptionnel au profit du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Comment appréciez-vous cette décision du gouvernement ?

Souleymane Badiel : Ce décret vient seulement opérationnaliser un engagement qui est contenu dans le protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) le 27 janvier 2018 ; engagement dont le gouvernement n’avait pas respecté les échéances. En réalité dans le protocole, il est indiqué qu’en attendant l’adoption d’un statut valorisant au profit du personnel du MENA, le gouvernement s’engage à octroyer une bonification d’un échelon à l’ensemble des personnels de l’éducation et de la recherche avec constatation des effets financiers au plus tard le 30 septembre 2018. Vous comprenez donc que ce décret qui est signé aujourd’hui ne vient qu’opérationnaliser cette question dont les délais étaient largement dépassés et sur lequel effectivement la CNSE se plaignait. Donc pour nous, ce n’est pas un élément nouveau. C’est un élément qui amène le gouvernement à commencer à rattraper des retards sur certains des engagements.

bonification2RIB : Concrètement, qu’est-ce que cette bonification apporte aux personnels de l’éducation et de la recherche ?

SB : Evidemment, cela va apporter quelque chose, en matière d’amélioration de conditions de vie des personnels. Mais ce qui peut véritablement apporter des améliorations durables, c’est à la fois le statut valorisant et les questions qui touchent l’institution, à savoir les constructions des infrastructures scolaires pour jouer sur les effectifs dans les classes, les questions de recrutement et de formation. Ce sont également les questions relatives aux distributions de manuels en nombre et en qualité dans les délais requis et les questions de cantines scolaires. Donc, c’est véritablement la résolution de ces questions qui peuvent booster l’ensemble du système pour qu’on sorte de la situation difficile dans laquelle est plongé le système éducatif burkinabè.

RIB : Est-ce alors une victoire d’étape ? Est-ce que cette victoire d’étape saura apporter l’accalmie, quand on sait qu’il y a déjà un mot d’ordre de suspension des évaluations qui est actuellement en vigueur ?

SB : Nous sommes dans une coalition. C’est donc à elle d’apprécier cette donne. Mais je pense que ce décret ne dit pas comment cette bonification qui était en souffrance depuis des mois sera opérationnalisée. Est-ce que le fait que le décret soit pris pour dire que le gouvernement a fini par trouver la base légale qu’il ne trouvait pas depuis des mois suffit ? Cela ne saurait être suffisant, car d’autres points importants du protocole sont en souffrance et méritent un traitement diligent. Une chose aussi est la prise du décret, une autre aussi est son application, donc la simple prise de ce décret ne saurait supplanter tous les autres points importants du protocole d’accord. Pour le simple point de la bonification contenu dans le dit protocole, vous avez vu combien de mois de lutte la CNSE a engagé pour que le gouvernement commence à agir. Ce qui est évident, c’est que pour l’heure, les mots d'ordre de suspension des évaluations, du traitement des dossiers d'examen et de transmission du courrier ont toujours cours, sauf autre décision de la CNSE.

Propos recueillis par Candys Solange Pilabré/ Yaro