L’année 2018 tire inexorablement à sa fin. Dans quelques heures, 2019 va sonner aux portes avec de nouveaux défis, de nouveaux challenges. De ce fait, des résolutions doivent être prises pour qu’à la lumière de ce que 2018 a été, 2019 soit couronnée davantage de succès. Un petit coup d’œil dans le rétroviseur permet de constater que le Burkina Faso, grâce au travail et au sacrifice de ses fils et filles, a joué pleinement sa partition dans le concert des nations. Et parmi les hommes qui ont porté haut le flambeau du pays, figure Yacouba Sawadogo, l’homme aux mains vertes qui a redonné une seconde vie au Sahel en y implantant une oasis, une forêt de quatre dizaines d’hectares. Pour cette belle leçon écologique et humaine qu’il donne à la postérité, votre journal Radars info Burkina fait de lui sa personnalité de l’année 2018.
On le traitait de tous les noms d’oiseau, lorsque dans les années 70, il allait contre les lois de la nature, pour faire pousser en saison sèche, sur la terre aride de son Yatenga natal, la couleur verte des plantes qui ne se prêtait à voir qu’en saison pluvieuse.
Parce qu’il croyait en son projet, parce qu’il avait foi que l’avancée du désert n’était pas une fatalité, Yacouba Sawadogo a fait fi des moqueries et autres médisances pour se mettre au travail.
Aujourd’hui, le fou du village est devenu le héros d’une nation, un modèle pour l’humanité. Après près de 40 ans de sacrifice, de don de soi, de travail, d’amour pour la nature et pour le sol, il a réussi l’impossible dans les profondeurs du Burkina Faso à Gourga, dans son Yatenga natal : faire de la terre aride de ses ancêtres, une forêt de 40 hectares et donner au Sahel une oasis. Ce qui lui vaut le Right Livelihood Award 2018, plus connu sous le nom de prix Nobel alternatif. Un prix qu’il a reçu avec tous les honneurs dus à son abnégation, sa patience, son amour pour l’environnement, le 24 septembre dernier à Stockholm
Pour arriver à cette prouesse écologique qui fait école aujourd’hui dans le Sahel, le vieux Yacouba, illettré, a fait sienne la méthode du Zaï. Pour commencer, il étudie pendant 2 ans les sols de la région en arpentant la région à pied et à cheval. Ensuite, le sahélien a fabriqué un système de cordons de pierres, pour empêcher le ruissellement de l'eau de pluie et pour la retenir sur un terrain aride. Il choisit un terrain situé à 184 km de Ouagadougou, la capitale. En plus de conserver l’humidité, et ce, même pendant les périodes de sécheresse, cette méthode d’endiguement permet également de ralentir l’érosion des sols. Ensuite, Yacouba Sawadogo va creuser de petits trous sur toute la surface du terrain. Il y enfouit des semences d’arbres avec du compost organique contenant, à dessein, des bouts de feuilles. Leur but est d’attirer les termites qui ont un rôle crucial dans le dessein vert de Yacouba Sawadogo. En effet, elles aident beaucoup dans la restauration du couvert végétal en creusant des canalisations qui absorbent l’eau de pluie. Une fois à la surface du sol pour chercher des feuilles à manger, elles creusent tout au long de leurs trajets de petites tranchées permettant d’imbiber le sol davantage d’eau.
Cette prouesse humaine et écologique devrait inspirer et éclairer la jeunesse actuelle qui se laisse facilement emprisonner dans les carcans de la facilité et de l’égoïsme. Chacun dans son secteur d’activité se doit de se donner corps et âme afin que ses rêves se réalisent, que ses projets deviennent une réalité au profit de sa communauté et non pas de sa propre personne. L’oasis sahélienne de Yacouba Sawadogo est la preuve qu’à force d’abnégation, de travail et de patience, on arrive à vaincre l’adversité et à faire des merveilles.
C’est au regard de ce grand challenge et de la belle leçon que ce vieil illettré dans ses actions inspirent que votre journal Radarsburkina.net le désigne comme sa personnalité de l’année. Chaque personne se doit d’être une solution pour les autres. Des modèles comme Yacouba Sawadogo sont des torches qui éclairent les sentinelles dans cette quête du développement harmonieux.
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