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Trafic transfrontalier d’enfants : Huit Burkinabè interceptés en Côte d’Ivoire et rapatriés

trafic uneOriginaires des régions du Plateau central et du Centre-Est, huit enfants burkinabè de sexe masculin, victimes de traite, ont été interceptés à Aboisso, dans la partie sud de la Côte d’Ivoire frontalière du Liberia. Ces derniers, dont l’âge varie entre 14 et 18 ans, ont été remis aux autorités burkinabè le 27 décembre 2018 à Niangoloko.

Mahamoudou Ouédraogo, Paul Kaboré et Karim Sawadogo sont les trafiquants par qui les huit enfants ont transité du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire. Employés sur des sites d’orpaillage à Man, c’est le 28 novembre 2018 que ces jeunes infortunés ont été interpellés par la gendarmerie et placés dans un centre d’accueil en Côte d’Ivoire. Pour la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laurence Marchal Ilboudo, « les profondes motivations qui ont conduit ces enfants dans le circuit de la traite sont, entre autres, le gain d’argent afin de s’acheter des motos, des parcelles et de construire des maisons. Parmi ces enfants rapatriés, il y avait deux élèves, l’un en classe de 6e et l’autre en classe de 3 e qui ont déserté les salles de classe pour cette aventure périlleuse ». L’un des mineurs explique : « Dans le village, les jeunes vont à  l’aventure et ramènent de l’argent. J’ai quitté Zorgho à cause de la pauvreté. M. Sawadogo nous a fait savoir qu’après six mois de travail, nous pouvions nous payer des motos, c’est ce qui m’a motivé à partir ». Mais sur le terrain, ils ont été désillusionnés : la somme versée à ces trafiquants dépendait du poids du métal précieux gagné. A la question de savoir s’ils ont pu faire des économies, l’un d’entre eux répond : « Nous n’avons rien ramené. Nous avons été dépouillés par la gendarmerie. Là-bas, nous avons été gardés deux jours durant. A la sortie, ils nous ont dit que nous devrions payer pour être libérés.  Nous avons donc donné tout ce que nous avions avant qu’on nous conduise au centre d’accueil».

trafic 2Le 28 décembre 2018, c’est en présence des parents que les enfants ont été accueillis par les autorités de tutelle. Pour leurs géniteurs, ce retour au bercail est un ouf de soulagement car ils ignoraient totalement où se trouvaient leurs rejetons.

Pour Laurence Ilboudo, ces enfants seront placés dans des centres d’accueil et un suivi psychologique sera fait. En outre, ils bénéficieront d’une formation professionnelle de leur choix afin de faciliter leur insertion socioprofessionnelle. Enfin, les parents ont été informés qu’il leur faudrait attendre au moins un an avant que les enfants ne leur reviennent. Néanmoins, ils ont l’autorisation d’aller leur rendre visite dans lesdits centres.

Quant aux trafiquants, l’un d’entre eux, en l’occurrence Karim Sawadogo, a été interpellé, jugé et condamné à trois ans de prison ferme par la justice ivoirienne. Les deux autres, eux, sont l’objet d’un mandat d’arrêt.

Il faut noter que c’est grâce à un accord de coopération pour la lutte contre la traite transfrontalière des enfants, signé entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso en 2013, que cette opération a pu être menée.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné