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Femmes atypiques : Hassana BILA et la menuiserie, une histoire d’amour

Menuisiere 1Au Burkina Faso,  la menuiserie se décline aussi au féminin. Hassana BILA est l’une des rares femmes qui a fait de ce métier, son gagne-pain. Après l’obtention de son Certificat d’aptitude professionnel (CAP) en 2005, elle a traversé vents et marrées pour se trouver une place et un nom dans ce milieu très masculin. Aujourd’hui, le bois n’a plus de secret pour elle.

 

Scier, raboter, lisser, c’est le quotidien de Hassana BILA depuis 2005. Après l’obtention de son CAP, Mme BILA décide de se forger une carrière dans ce milieu dit d’hommes. C’est ainsi qu’elle se retrouve comme stagiaire à techni-bois, une entreprise du groupe FADOUL. Mais ce ne fut pas sans embûches. « Là-bas, les responsables ne m’ont pas donné de contrat malgré deux (2) ans de stage à cause de mon statut de femme. Pour eux, la maternité allait me faire abandonner le métier très tôt » a-t-elle confié.

Cette misogynie et ce machisme ne désarme pas cette amazone qui prend son mal en patience et ne tarit pas d’ardeur au travail. Son abnégation et son professionnalisme finissent un jour par payer. On lui confia un travail de la belle-fille de FADOUL. Le travail fut bien exécuté que celle-ci chercha à poser un visage et un non sur l’auteur, qui à sa grande surprise était une femme. Admirative face à ce qui était pour elle, un chef d’œuvre, elle exigea l’embauche immédiate de Hassana.

Menuisiere 2

Seule parmi une trentaine d’hommes, elle a dû par moment essuyer des critiques qui l’ont souvent fait pleurer. « J’étais la risée de mes collègues, car j’ai choisi le rabot au lieu du stylo. Entre intimidations et railleries, il m’a fallu beaucoup de courage pour survivre dans cette usine », se souvient-elle.

De 2005 à nos jours, beaucoup d’eau a donc coulé sous les ponts. Consciente que c’est seulement par son travail qu’elle peut forcer le respect des uns et des autres, Hassana a toujours exécuté ses marchés avec professionnalisme.  Aujourd’hui, à son propre compte, elle arrive à subvenir aux besoins de sa famille. « Je remercie Dieu. La menuiserie me permet de m’occuper de mes parents et de mon enfant. Je n’ai rien à envier aux femmes dans les bureaux », a-t-elle déclaré.

Aujourd’hui, c’est avec passion qu’elle initie certains jeunes à la menuiserie. « Mme BILA est une femme battante qui fait bien son travail et a beaucoup de marchés. On apprend facilement avec elle, car elle est ouverte. Ce qui n’est pas le cas avec les hommes qui sont difficiles et ne veulent pas partager leurs connaissances », déclare Henri TOE, apprenti. A l’image de TOE, nombreux sont les apprentis qui apprécient travailler avec Hassana.

Menuisiere 3Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens, dit-on. Hassana a osé et elle a vaincu l’adversité. Pour elle, la tempête est passée, car les gens commencent à l’accepter. Tous les métiers selon elle, peuvent et doivent se féminiser. C’est pourquoi, son rêve maintenant, c’est de voir beaucoup de femmes embrasser ce métier afin de le démystifier davantage.

 

Candys Solange PILABRE/ YARO