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Commémoration de l’an IV de l’insurrection de 2014 : Au monument des martyrs, la nation rend hommage au vingt-huit tombés sur la route de la liberté

monultIl y a de cela quatre ans, vingt-huit (28) Burkinabè tombaient sur le champ de bataille, dans la lutte pour la liberté. En effet, ce 31 octobre 2018, le peuple burkinabè commémore les quatre années de son insurrection populaire qui a renversé  le régime du président Blaise COMPAORE. Pour l’occasion, les parents, amis, les blessés et le peuple se sont retrouvés ce mercredi matin, journée dédié aux martyrs, au monument des martyrs pour commémorer la mémoire des illustres disparus. C’est sous un soleil chaud que cette cérémonie de commémoration a débuté, mais en union avec le peuple, la nature a partagé la douleur du peuple et cette cérémonie s’est achevé un ciel nuageux accompagné de gouttes  de pluies. Le dépôt de gerbes en mémoire des martyrs par le président du Faso, Roch Marc Christian KABORE a été le moment solennel de la cérémonie.

 

Roch depot gerbePour la défense  de leur patrie, pour la liberté de la nation, ils étaient des milliers de Burkinabè à descendre sur dans les rues des différentes villes du Burkina Faso pour dire non à la modification de l’article 37 du code constitutionnel. Cette lutte acharnée et cette soif de liberté s’est terminée en bain de sang et a conduit au départ du président Blaise COMLPAORE. Vingt-huit (28) héritiers du capitaine Thomas SANKARA, père de la révolution burkinabè ont ainsi péris pendant ce combat farouche.

Quatre ans après cet événement malheureux, les cœurs saignent toujours et la douleur toujours vive. Pour honorer la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie la liberté, la nation s’est recueillie ce mercredi matin au monument des martyrs, où les noms de chaque tête tombée y sont gravés.  « Ils se sont battus, parce que c’est la démocratie qui était en jeu. Il tout à fait normal qu’en ce jour, nous nous inclinions respectueusement vis-à-vis de ces personnalités… aujourd’hui c’est un jour de reconnaissance, c’est également un jour d’introspection », indique le président Faso Rock Marc Christian KABORE.

population insurrC’est tout en émotion que les oreilles de ceux qui se rappellent comme si c’était hier les frasques de la journée insurrectionnelle, ont entendu le retentissement de la sirène. Lequel retentissement fut suivi de l’observation d’une minute de silence en mémoire de ces vies fauchées lors de la marche pour la liberté et la démocratie. Après ce fut le dépôt de gerbes par le  président du Faso. Ce moment de recueillement n’a laissé personne indifférent. « Aujourd’hui c’est un jour de tristesse, le ciel même le démontre. C’est vraiment douloureux, mais  notre prière quotidienne c’est que le Burkina retrouve, sa gaité d’antan », souhaite Mme KABORE, coordonnatrice des alliances des démocrates pour le développement.

La douleur et l’émotion de ce souvenir ne voile pas pour autant la réalité des survivants. En effet, quatre ans après cet événement malheureux, certains blessés et certaines familles des victimes sont toujours dans la frustration. « Je suis vraiment déçu, parce que jusqu’à présent, j’ai toujours des problèmes de santé. Vous voyez ma main, ce sont des fers qui sont à l’intérieur, et depuis, cela n’a pas encore été retiré. Je demande aux autorités de nous accompagner afin que nous retrouvions la santé »  déplore ZAMA Emmanuel, victime de l’insurrection.

monumt gerbesLes Burkinabè en sortant par milliers les 30 et 31 octobre 2014 voulaient respirer un nouveau souffle d’air et diriger le pays vers des lendemains meilleurs où tous les Burkinabè jouiraient des mêmes droits dans une société moins cupide, lavée de la corruption, de l’impunité, du clientélisme et emplie de justice sociale. C’est pourquoi, ils n’ont pas manqué de le rappeler au président Roch Marc Christian KABORE et à son gouvernement qui tiennent aujourd’hui les rennes de ce pays. Leur vœu, c’est que l’an IV de l’insurrection s’évanouisse avec toutes les frustrations cumulées depuis la victoire du peuple pour faire place en 2019 à l’an V effacé des vieux démons. Et pour ce faire, beaucoup réclament la justice pour les fils tombés, seul coagulant qui pourrait selon eux, arrêter leur hémorragie cardiaque ouvert depuis la victoire du peuple burkinabè en 2014.

 

Edwige SANOU