mardi 23 avril 2024

Warning: symlink() has been disabled for security reasons in /htdocs/plugins/content/multithumb/multithumb.php on line 128

Les émissions interactives au Burkina Faso : Une patate douce, mais souvent chaude pour les médias

arton869Ces dernières années, les émissions interactives sont en vogue au Burkina Faso. Ce sont des émissions qui donnent l’opportunité aux auditeurs de prendre part en direct aux émissions quelque soit leur situation géographique.  Très apprécié des auditeurs et des téléspectateurs, car il leur  permet de donner leurs avis sur une question bien déterminée et même de dénoncer certaines situations auxquelles ils font face, ces émissions donnent également l’occasion aux médias d’avoir une idée de leur audience. Il faut le rappeler, ces émissions ont été l’objet de suspension, le 7 mai 2015, par le Conseil supérieur de la communication (CSC) sur la base de manquements constatés dans l’animation de ces émissions. Apres plusieurs mouvements  d’humeur, les émissions ont repris  avec la signature d’un code de bonne conduite. Certes attrayantes, ces émissions ont besoin d’un suivi assez rigoureux pour éviter tous dérapages.

 

Au Burkina Faso, elles sont nombreuses  les radios et télévisions qui brillent à travers les émissions interactives. A la fois importantes et attrayantes pour les auditeurs, cela exige un suivi permanant et efficace en ce sens qu'elles sont assez sensibles.  En effet, après la suspension des emissions interactives en 2015  pour des raisons de manquements, le CSC avait proposé l’utilisation des répondeurs téléphoniques, c’est-à-dire enregistrer les  intenventions des auditeurs,  qui vont être sélectionnées ou pas par le journaliste qui assure l’animation de l’émission. Faute de moyens, pour mettre en pratique cette méthode, certains medias de l’audiovisuel tentent le différer. « Quand nous devons traiter un sujet d’une certaine delicatesse, ou quand on reçoit une personnalité d’un certain niveau tel que le président du Faso, le chef de file de l’opposition et bien d’autres, au lieu de prendre les auditeurs en direct au studio, nous les prenons à la redaction. C’est-à-dire que nous enregistrons avec notre insert téléphonique, et cela sera diffusé cinq (05) à dix(10) mn plus tard à l’antenne », explique Soumaïla RABO, directeur à l’information de Savane Media.

IMG 20181004 094933Aussi dans le but de minimiser au maximum le risque de dérapage, nombreux sont les médias qui mettent en place le principe de la présélection des intervenants.  « La suspension des émissions interactives d’expression directe, a suscité des réactions désagréables chez les journalistes. Mais bien avant même cette suspension  certains organes s’organisaient pour prendre un certain nombre de précaution pour que l’intervention en directe soit encadrée. Il s’agit notamment d’identifier suffisamment l’auditeur, par exemple lui demander de se présenter à la régie avant d’autoriser son intervention en direct. On demande à l’auditeur qui il est, dans quelle émission il veut intervenir, est ce qu’il connait le sujet du jour, dans quelle localité il est. Cela, parce que nous avons des auditeurs un peu partout dans le monde. La première personne à prendre l’auditeur  n’est pas le journaliste ou l’animateur qui est à l’antenne, mais la régie. Tout cela, ce sont des précautions qui permettent  de savoir si l’on a quelqu’un de serieux au bout du fil. Nous par exemple dans notre émission interactive de wendsonré de Savane fm, c’est comme cela que ça fonctionne », confie le directeur à l’information de Savane Media.

En plus de cela, intervient le principe du respect des règles de l’émission. En effet, selon M. RABO il s’agit de clarifier les règles de l’émission  dès le début de chaque émission. «  Il faut préciser que l’emission est interactve, elle pose un sujet de débat tous les jours ou deux sujets de débat, mais vous intervenez sur le sujet, pas en dehors. Cela, dans la courtoisie, dans le respect de l’autre, vous ne diffamer pas, vous n’injuriez pas, vous ne faites pas d’affirmation sans preuves », ajoute-t-il.

Ce mode d’autorégulation semble être la mieux partagée au sein des medias. “Pour ce qui de la régulation des émissions interactives, compte tenu de l’abscence du principe de la préselection des intervenants, nous faisons l’effort de répéter à chaque fois les principes de l’émission, c’est à dire la courtoisie, éviter d’avoir des propos grossiers à l’antenne. Quand quelqu’un deborde un peu, en plus du presentateur qui le rappele à l’odre, certains auditeurs appellent pour rappeler ce dernier à l’ordre », confie Paul Miki  ROUAMBA, Directeur de la rédaction de Ouaga FM. « Aussi, quand il s’agit d’une émission à thèmes, il s’agit de faire en sorte que l’auditeur ne déborde pas du theme. On fait en sorte que les gens évitent de porter des accusations sans preuve sur des personalités quand ils appellent. Si l’on on se rend compte que  l’intervenant n’est pas serieux on coupe la ligne pour éviter tout désagrément. Notre procédure d’identification est le numéro de téléphone de l’appelant », ajoute-t-il.

 IMG 20181004 101447Il faut noter que l’autorégulation des émissions interactives n’est pas chose facile, dans la mesure où,  il est difficile de savoir qui appelle et ce que ce dernier dira une fois à l’antenne. « Quelqu’un peut appeler, il se présente, donne sa localité et une fois qu’on le passe à l’antenne, il dit monsieur le président vous êtes un vrai idiot, cela peut arriver »,  explique Soumaila RABO.

 Paul Miki  ROUAMBA, abonde dans le même sens, « Quelqu’un peut appeler sous un faux nom. On n’a pas la possibilité de vérifier qu’il s’agit réellement de telle personne, donc nous mettons l’accent sur les numéros de téléphone, parce qu’en cas de difficulté c’est plus facile de retrouver la personne avec un numéro de téléphone qu’avec un nom. Vous verrez que pour chaque émission, il y a un cahier spécial pour relever le numéro des intervenants. Cela permet de les rertouver en cas de besion, et aussi au niveau même de la rédaction  on  a besoin d’avoir les identités des gens qui posent un problème. Cela nous interesse souvent de les rappeler et chercher à mieux comprendre le problème » conclu-t-il.

Edwige SANOU

Comments (0)

There are no comments posted here yet

Leave your comments

  1. Posting comment as a guest.
Attachments (0 / 3)
Share Your Location

Warning: symlink() has been disabled for security reasons in /htdocs/plugins/content/multithumb/multithumb.php on line 128

Warning: symlink() has been disabled for security reasons in /htdocs/plugins/content/multithumb/multithumb.php on line 128
  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires

Warning: symlink() has been disabled for security reasons in /htdocs/plugins/content/multithumb/multithumb.php on line 128
  1. Articles vedettes
>