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Suspension de l’OTRAF et de l’UCRB : « Les pertes sont énormes. En trois semaines de suspension le fret burkinabè était laissé à la portée des démarcheurs », Tasséré OUEDRAOGO, SG de l’UCRB.

20180918 101052Le gouvernement a procédé ce lundi 17 septembre 2018 à la levée de la suspension de l’Organisation des Transporteurs Routiers du Faso (OTRAF) et de l’Union des Chauffeurs routiers du Burkina (UCRB). Laquelle suspension est consécutive au mouvement de protestation de certains chauffeurs routiers et à la fermeture des bureaux de l’OTRAF le 24/08/2018 ainsi qu’à  leur arrêt de travail du 25 au 27/08/2018. C’est à l’issu de plusieurs jours de démarches  auprès du gouvernement par le biais du Haut conseil du dialogue social qu’un Protocole d’accord a été signé. Pour connaitre davantage sur cette idylle entamée de nouveau par l’OTRAF et l’UCRB sous l’égide du gouvernement, Radars info Burkina a rencontré Tasséré OUEDRAOGO, secrétaire général, de l’UCRB.

 

Radars info Burkina : On sait que hier il y a eu un accord entre l’OTRAF et l’UCRB marquant la fin de la crise et la levée de la suspension dont elles faisaient l’objet depuis le 28 août dernier. Alors, au regard de la tension qui avait fait naître la suspension, comment en est-on arrivé aujourd’hui à cet accord ?

Tasséré OUEDRAOGO : Effectivement, hier le gouvernement nous a convié au Premier ministère pour la levée de cette suspension. L’OTRAF et l’UCRB étaient présentes, mais c’ést grâce à la bonne volonté et du soutien du Haut conseil du dialogue social que cette levée de la suspension a pu se faire juste après quelques semaines de mise en œuvre. Des engagements ont été pris, car nous nous disons donc qu’il n’y a pas de raison que deux structures de la même maison continuent de se tirailler. Raison pour laquelle, nous avons jugé bon de nous entendre et de nous tourner vers le Haut conseil du dialogue social et des vieux sages tels que El hadj Hamadé BAGRE, qui ont œuvré pour la levée de cette sanction.

 

RIB : Pouvez-vous revenir sur les grands points de ce protocole d’accord ?

TO : Nous avions déjà une convention entre l’OTRAF et l’UCRB. Il y avait donc un Protocole d’accord sur lequel on travaillait, mais quand la crise s’est installée, nous sommes dits que nous allons continuer avec ce Protocole d’accord et au niveau du gouvernement nous avons aussi eu une assurance. Un comité de gestion sera mis en place. Il permettra à chaque partie de tirer son compte. Il sera composé des éléments de l’OTRAF, de l’UCRB et de la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB), ainsi que d’un membre du Haut conseil du dialogue social qui sera chargé de veiller à la bonne marche du comité. Des engagements pris, on peut retenir que le gouvernement a mis l’accent sur le partage des frets, puisse que c’est surtout cela que la crise a déclenché. C’est le comité qui s’occupera désormais de la gestion des frets. Aussi, les chauffeurs n’étaient pas affiliés à 100% à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le gouvernement a donc pris l’engagement de veiller à ce que tous les routiers soit affiliés correctement. Au niveau des salaires, nous avons une convention collective sectorielle obtenue depuis 2011, dont l’application est difficile : il y a peu de patronats qui l’appliquent correctement. Nous avons eu l’assurance que ce comité qui sera mis en place  veillera aussi à ce que les choses changent aussi à ce niveau.

 

RIB : A combien peut-on évaluer les pertes enregistrées depuis cette suspension ?

Les pertes sont énormes. En trois semaines de suspension, le  fret burkinabè était laissé à la portée des démarcheurs. Chaque chauffeur devait débourser au moins 100.000 francs CFA pour être chargé, sinon pas de chargement. Pourtant avec l’OTRAF c’est 10.000 francs et tu payes 12 500 francs au CBC  et 1 000 francs CFA pour le ticket de l’UCRB.

 

20180918 101507RIB : Avec cette crise d’autres organisations tels que le Syndicat national des transporteurs routiers et voyageurs du Burkina (SYNTRV-B) dénonçait la gestion même du fret par l’OTRAF et l’UCRB. Elle estime que l’UCRB était le bras armé de l’OTRAF qui gérait de façon mafieuse et opaque le fret au détriment des autres chauffeurs et transporteurs. À ce niveau, qu’est ce qui sera fait pour ne pas frustrer les autres transporteurs routiers.

TO : Vous voyez chez nous à l’UCRB, on est unique et l’unique UCRB regroupe les chauffeurs de dix-sept syndicats des transporteurs ; Donc à notre niveau on n’a pas de problème avec cela. Si vous voyez que l’UCRB accompagne l’OTRAF, c’est parce que l’OTRAF est la maison mère reconnue par le gouvernement depuis fort longtemps. Je me réserve de ne pas rentrer dans le problème des patronats tels que les autres syndicats, mais l’UCRB n’a pas de parti pris. C’est parce que l’OTRAF est représenté au port et que nos chauffeurs aussi s’en vont au port pour envoyer la marchandise que nous travaillons ensemble. Nous regroupons tous les chauffeurs de tous les syndicats. Nous sommes impartiales. Il n’y a pas de discrimination à l’UCRB.

 

RIB : En clair, quels sont les attributions de l’OTRAF et de l’UCRB ?

L’OTRAF représente le patronat, ce sont les camionneurs. Les frets sont déclarés au CBC. C’est le CBC qui est chargé de dire qu’il y a tel commerçant qui dit qu’il à tel fret à destination du Burkina. Il dépose le nombre de camions qui doit être chargés à l’OTRAF. Maintenant, nous UCRB, on a un représentant qu’on envoie auprès de l’OTRAF pour suivre le rang. Si par exemple, un camion quitte le Burkina, il arrive sur la plateforme de Tema ou bien de Lomé, notre agent qui a son registre note tel chauffeur, tel camion est arrivé à telle heure, telle date , puisse que les chargements se font par ordre d’arrivée. S’il y a des soucis au niveau du territoire du Ghana, ce chauffeur se réfère à son représentant  qui est là-bas.

 

Propos recueillis par Edwige SANOU