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Plaintes des consommateurs sur la qualité des sacs de maïs SONAGESS : « Il faut noter que ces plaintes nous interpellent. Nous allons travailler à minimiser autant que possible ces genres de situation », DG SONAGESS

DG SONAGESSLa Société Nationale de Gestion du Stock Alimentaire (SONAGESS) est une société d’état  existant depuis 1994, qui a pour mission de participer, en tant qu’un instrument de la politique céréalière à la sécurisation alimentaire. Compte tenu du déficit céréalier que connait le Burkina Faso cette année, environ un million de sacs de vivres ont été repartis dans les différentes localités du pays à vil prix pour venir à bout de ce déficit. Toutefois ces derniers temps, certains consommateurs se plaignent de la qualité de certains sacs de maïs commercialisés par la SONAGESS. Radars info Burkina est allé à la rencontre des responsables de la SONAGESS pour comprendre la situation. Dans cette interview, monsieur Aimé Roger KABORET, Directeur Général de la SONAGESS apporte des éclaircissements

 

Radars info Burkina : Quelle est votre réaction par rapport par rapport aux différentes plaintes enregistrées ces derniers temps sur qualité des sacs de maïs commercialisés par la SONAGESS ?

Aimé Roger KABORET : Cette année particulièrement, le Burkina Faso a connu un déficit céréalier très important, du jamais vu ces  trente dernières années. Mais,  il y a un travail de fond qui a été fait. Nous étions partis pour une crise alimentaire grave, mais grâce à l’intervention urgente de l’Etat, qui a bien voulu mettre les ressources financières à notre disposition, et grâce à notre dispositif, nous avons quand même réussi à atténuer la crise, faisant en sorte qu’il n’y ait aucun Burkinabè mort de faim, ou aucun Burkinabè qui soit obligé de quitter son village pour des raisons de famine,  cela signifie, qu’un réel travail a été abattu.

Au jour d’aujourd’hui, nous avons déposé près d’un million cent sacs de vivres dans les différentes localités du pays. Quand vous avez une quantité aussi énorme, dans un contexte aussi difficile, il se peut qu’il y ait quelques défaillances. Sur un million cent, si vous vous retrouvez avec quelques plaintes çà et là  sur la qualité, ce n’est pas normal certes, on aurait voulu faire zéro plainte. Je dirais que comparaison n’est pas raison, même l’industrie de pointe, a ce qu’on appel un taux de rebut, c'est-à-dire que si vous prenez par exemple les ordinateurs ; ils ont un taux de rebut qui est admis. Nous sommes dans le cas d’une œuvre humaine, nous ne sommes pas satisfaits quand il y a des plaintes sur la qualité de nos produits. J’ai dépêché une mission sur le terrain, parce que nous avons aussi reçu une plainte de ce genre vers Gaoua, pour aller faire des investigations, et voire comment  remédier à ce problème. Une chose est de constater qu’il y a un problème et l’autre est  de chercher à remédier rapidement.

 Il faut noter que ces plaintes nous interpellent,  nous allons travailler à minimiser autant que possible ces genres de situation. Nous avons un laboratoire, tous les céréales qui sont reçus, passent au laboratoire, les échantillons sont vérifiés, testés et analysés.

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                                                   Echantillon de sac de maïs défectueux (crédit photo : Pascal KAMBIRE)

 

 

RIB : En cas d’achat de sacs défectueux de la SONAGESS, quelle est l’attitude à tenir  par le consommateur ?

 ARK : Il faut noter que la Société Nationale de Gestion du Stock Alimentaire (SONAGESS) a mis en place un mécanisme pour éviter  que l’acquéreur ne soit pas perdant. En effet, compte tenu du fait que la SONAGESS commercialise ses produits à des personnes généralement qui ne sont pas fortunées, en cas de mauvaise qualité de nos produits, il y a une possibilité de retour.

 

RIB : D’où viennent les produits de la SONAGESS ?

ARK : La SONAGESS a pour mission de promouvoir la production, parce qu’avant les producteurs locaux produisaient, mais étaient confrontés à chaque fois au problème d’écoulement. Cela jouait sur les productions locales. A cet effet, la mission a été confiée à la SONAGESS d’acheter que du maïs local, pour faciliter l’écoulement des produits locaux.

 

RIB : Que répondez-vous aux plaintes relatives au fait que les produits de la SONAGESS, n’atteignent pas toujours les véritables cibles  que sont les plus démunis?

C’est une plainte plus ou moins  fondée, parce que nous ne  pouvons pas nier cet état de fait. Nos points de vente qu’on appelle les boutiques témoins sont destinées prioritairement aux personnes vulnérables. Mais je peux dire que cette année, nous avons eu des formules de ciblage qui permettent de minimiser le phénomène. Si vous prenez toutes les communes, cette année nous sommes passés de 138 à 250 boutiques témoins en une seule année, soit un taux d’accroissement de 81%. En ce qui concerne les zones rurales, nous avons mis en place des stratégies empêchant les commerçants de s’infiltrer. Nous pouvons dire qu’en milieu rural, nous avons arriéré ce phénomène. C’est vrai qu’à Ouagadougou, c’est plus complexe. C’est autant plus complexe que les quantités déposées à Ouagadougou pour une ville de trois millions d’habitants pratiquement, ne peuvent pas satisfaire, il y a lieu donc de resserrer le ciblage pour s’assurer qu’il n y ait pas trop, de dégâts là-dessus.

 

Propos recueillis par Edwige SANOU