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Pénurie de gaz : « Au niveau de SODIGAZ nous essayons d’accélérer le rythme d’approvisionnement à cette période, malheureusement, notre partenaire technique, la SONABHY n’arrive pas toujours à suivre la cadence que cela impose », Brice Aubierge DABIRE

Brice DABIREIl est en ce moment difficile de se procurer une bouteille de gaz butane pleine à Ouagadougou. Cette pénurie n’est pas la première dans le secteur du gaz au Burkina. En effet, à chaque saison pluvieuse, recharger sa bouteille de gaz surtout de la marque SODIGAZ relève d’un parcours de combattant. Pour comprendre pourquoi la Société de distribution de gaz (SODIGAZ) s’illustre chaque année à la même période par le manque sur le marché de sa bouteille de gaz pleine, Radars info Burkina a rencontré monsieur Brice Aubierge DABIRE, chargé de communication de la maison. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il explique que SODIGAZ est à chaque fois indexée par les consommateurs, non seulement à cause de son statut de leader qui fait d’elle la marque la plus consommée au Burkina, mais aussi à cause de sa dépendance à la SONABHY qui n’arrive pas toujours à répondre ses attentes.

 

Radars info Burkina : Pourquoi à chaque saison pluvieuse il y a pénurie de gaz au niveau de la maison SODIGAZ ? Qu’est ce qui explique cet état de fait ?

Brice Aubierge DABIRE : J’aimerais déjà rectifier en disant que chaque année on constate des pénuries et cela indépendamment des marques. Si nous sommes souvent indexés c’est certainement parce que nous sommes leader du marché. Alors lorsque vous avez par exemple cent mille clients qui grognent ça s’entend forcément plus que quand c’est juste mille. Chaque opérateur le ressent proportionnellement au volume de sa clientèle.

Pour revenir à la question du pourquoi des pénuries en saison hivernale c’est parce qu’il s’agit de la période où la demande croit considérablement, malheureusement, l’offre n’arrive pas à suivre. Au niveau de SODIGAZ nous essayons d’accélérer le rythme d’approvisionnement à cette période, malheureusement, notre partenaire technique qu’est la SONABHY n’arrive pas toujours à suivre la cadence que cela impose. Cette année, il faut noter la grève des transporteurs qui est venue accentuée une situation déjà très tendue.

 

RIB : Qu’est ce qui est fait pour soulager les consommateurs pendant cette période de pénurie où le consommateur ne sait pas quel saint se vouer ?

BAD : Comme précédemment dit, la pénurie enregistrée est totalement indépendante de nous. En tant qu’entreprise commerciale, les périodes de pic du genre sont des occasions uniques de faire de bonnes affaires. Alors croyez-moi que si nous n’arrivons pas à satisfaire la demande, ce n’est pas de gaieté de cœur. Cela nous est bien au contraire préjudiciable.

 

RIB : Jusqu’à quand le calvaire actuel des consommateurs SODIGAZ va durer ?

BAD : Le problème posé appelle une solution globale au niveau du secteur du gaz au Burkina. Dans les pays de la sous-région par exemple, chaque opérateur dans le domaine du gaz a son centre emplisseur. Cela permet donc de faire plus facilement face à la demande. Dans pareil configuration, la SONABHY jouerait le rôle de contrôles du respect du cahier des charges. Au Burkina nous sommes encore à la traine à ce niveau. SODIGAZ a d’ailleurs construit et équipé un centre emplisseur qui a été validé par les techniciens. Malheureusement la demande d’autorisation de mise en route de ce centre est restée lettre morte.

 

RIB : Pourquoi à ce jour, l’autorité se fond dans un mutisme quant à votre demande d’agrément pour démarrer les activités de votre centre emplisseur ? Est ce que cela est dû au fait que le secteur du gaz est aussi stratégique que l’électricité, d’où un refus des autorités d’ouvrir le secteur ?

BAD : Honnêtement, nous n’en savons rien. Pourtant, nous avons eu des avis techniques favorables, mais jusque-là, nous n’avons pas eu l’agrément. Quoi qu’il en soit la raison pour laquelle nous n’avons pas encore eu de réponse par rapport à notre demande d’agrément, nous ne la connaissons pas exactement. Cela peut donc laisser libre cours à toutes les spéculations.

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                                                             Brice Aubierge DABIRE, chargé de communication de SODIGAZ

 

 

RIB : Certains se plaignent aussi ces derniers temps de la quantité des gaz embouteillés. En effet, pour eux en plus d’être rare, la bouteille de gaz n’atteint plus son poids normal. Quelle est votre réaction face à ce constat du consommateur ?

BAD : L’emplissage des bouteilles ne se fait pas par SODIGAZ mais plutôt par la SONABHY qui, je crois bien, sert la même quantité de gaz dans toutes les bouteilles et indépendamment de la société.

 

sodigazRIB : Au regard de ces pénuries récurrentes, est ce que SODIGAZ n’a pas peur que ses clients se retournent vers d’autres distributeurs de gaz ?

BAD : Il est vrai qu’en pareille situation, la tendance des clients serait probablement d’aller vers nos concurrents. Ce qui ne pourrait nous réjouir. Cependant, cela ne constituerait pas à notre sens la solution, parce que si une solution durable n’est pas trouvée nous vivrons encore et encore les mêmes problèmes. Quand je dis nous, je parle des acteurs du secteur du gaz.

 

RIB : Est-ce que le même calvaire sera vécu par le consommateur l’année prochaine ?

BAD : Nous espérons vraiment que non.

 

RIB : Pourquoi n’y a-t-il pas de communication sur ce problème, surtout que vous n’avez plus le monopole du gaz au Burkina ?

BAD : Lorsqu’on est confronté à une situation où un manque s’annonce, communiquer sur la question accélère l’installation du manque. La raison est toute simple, la tendance sera à constituer des stocks dont on n’a pas forcément besoin alors que ceux qui en auront besoin se retrouverons dans une situation de manque.

Quand à communiquer sur les raisons de la pénurie, depuis plusieurs années, les mêmes causes entrainent les mêmes effets donc il s’agirait donc de répéter la même explication indéfiniment.

 

Propos recueillis par Candys Solange PILABRE/ YARO