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Démantèlement d’un réseau de terroristes à Ragnongo : un Burkinabè était le cerveau de la bande

présidumDans la nuit du 21 au 22 mai 2018, l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) a mené une opération de sécurisation à Ragnongo dans l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou. Cette opération a permis de mettre hors d’état de nuire des présumés terroristes qui après les constations d’usage ont un lien avec les attaques terroristes du 02 mars dernier qui a visé l’Etat-major général des armées et l’ambassade de France au Burkina Faso. C’est ce que Maïza SEREME, la procureure du Faso a confié ce mercredi 23 mai 2018 à la presse. Et selon les premiers éléments de l’enquête le cerveau du réseau terroriste serait un Burkinabè du nom d’Abdoulaye SAWADOGO alias Abdallah.

 

milit24 heures après l’opération de sécurisation menée par l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) qui a permis de mettre hors d’état de nuire un réseau de terroristes, on en sait un plus sur l’opération ainsi que sur les présumés terroristes tués. En effet, ce mercredi soir face à la presse, Maïza SEREME, la procureure du Faso a livré quelques informations sur cette opération. Et ahurissant que cela puisse être, ces forces du mal qui ont à plusieurs reprises endeuillé le peuple burkinabè sont en majorité des Burkinabè. « Les premiers éléments de l’enquête font ressortir que les quatre (4) individus qui occupaient la villa depuis le 10 mai 2018, sont de nationalité burkinabè et malienne. Les burkinabè OUEDRAOGO Youssouf et SAWADOGO Abdoulaye alias Abdallah  ont été abattus ; la troisième personne abattue, de nationalité malienne se nommerait SANDRA Malick ; la personne interpellée, de nationalité malienne également s’est présentée sous le nom de CISSE Mohamed », a confié Maïza SEREME.

maïzaSelon la procureure, c’est le sieur SAWADOGO Abdoulaye alias Abdallah qui serait le cerveau présumé du groupe, car « il jouait au recruteur et formait des gens au Mali ». Il est par ailleurs impliqué dans l’attaque de la Brigade territoriale de gendarmerie de Samorogoan du 09 octobre 2015 et fait aussi partie du groupe de terroristes démantelé dans le quartier Kilwin le 23 octobre 2016. Il envisageait à long terme installer le djihad au Burkina Faso, car pour lui, les gens sont des « kafir », c'est-à-dire qu’ils ne vivent pas selon les précepts de l’islam.

Il faut noter que l’enquête menée par l’équipe de Maïza SEREME révèle qu’en plus de ces connivences avec des actes terroristes qui ont à plusieurs fois endeuillé le peuple burkinabè, les occupants de la villa à Ragnongo dans l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou ont un lien avec les attaques terroristes du 02 mars 2018, qui ont pris pour cible le cœur du dispositif militaire du Burkina Faso, à savoir l’Etat-major général des armées (EMGA). « Ils appartiendraient au même groupe terroriste (Al Mourabitoun), un des groupes terroristes composant le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (Nusrat al-islam wal-muslim) », a précisé la procureure du Faso.

En outre, les constations matérielles dans la villa ont permis aux forces de sécurité intérieure de mettre la main sur des plaques d’immatriculation, notamment celle du vélomoteur utilisé dans l’attaque de l’Etat-major général des armées (EMGA) et celle du véhicule aux caractéristiques identiques à celui de la marque Nissan Almeïra qui a explosé au sein de l’EMGA. Ce qui conforte davantage les conclusions des enquêteurs quant à la participation de ces derniers au drame du 02 mars dernier.

33338896 10215014895759113 2569174300309323776 nAussi, sur les lieux, les enquêteurs ont découvert un véritable arsenal de guerre composé de deux (02) fusils de type AK47, un fusil mitrailleur PKMS, deux (02) pistolets automatiques, un révolver, mille quatre-vingt-dix-sept (1097)  cartouches de 7,62 et 9 mm, vingt-huit (28) chargeurs de fusils AK47, des pains plastiques, des clous, des cordons détonants, des détonateurs, des grenades, des tenues militaires de l’armée burkinabè et de l’armée française, des appareils et du matériel de communication.

Pire, « il est établi qu’ils projetaient une attaque dans la capitale, courant mois de juin 2018 contre des cibles importantes », a fait savoir la patronne du parquet abritant le pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme.

Il faut noter qu’à l’issu de cette opération de sécurisation, au moins une trentaine de personnes ont été interpellées pour les besoins de l’enquête dont le propriétaire de la villa qui dit avoir reçu de ses locataires un montant cash correspondant à trois mois de loyer à savoir cent vingt mille (120 000) francs CFA soit quarante mille (40 000) francs CFA par mois.

Une enquête de flagrance pour association de malfaiteurs terroristes, assassinats, tentative d’assassinats, vols aggravés, détention illégale d’armes à feu et de munitions, le tout en relation avec une entreprise terroriste et pour financement du terrorisme est par ailleurs ouverte.

33141762 10215008248632939 6926460678421086208 nIl faut rappeler que c’est suite aux attentats du 02 mars 2018 contre l’Etat-major général des armées et l’Ambassade de France au Burkina Faso qu’une équipe d’investigation des services de renseignements de la gendarmerie nationale et de la police nationale, des services de police judiciaire et de l’Agence national de renseignement (ANR) a été mise en place. C’est le travail donc de cette équipe d’investigation qui a permis d’identifier la planque des présumés terroristes qui était une mini villa située dans le quartier Ragnongo de l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou.

« Les individus qui étaient au nombre de quatre (04), retranchés dans leur maison ont refusé d’ouvrir leur porte après sommation ; au contraire ils ont directement ouvert le feu. Il s’en est suivi des échanges de tirs nourris entre les éléments des l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) et les occupants de la cour, qui ont duré jusqu’au petit matin », a expliqué madame le procureur du Faso.

Le bilan du côté de nos forces de sécurité intérieure est lourd une fois de plus, car on déplore la mort suite à ses blessures du Maréchal des logis-chef François de Salle OUEDRAOGO, six (06) blessés dont quatre (04) gendarmes et deux (02) civiles. Toutefois, trois des quatre assaillants ont été abattus dont le présumé cerveau du groupe, à savoir SAWADOGO Abdoulaye alias Abdallah. Le quatrième qui est un malien a été capturé et est « bien gardé » pour les besoins de l’enquête.

 

Candys Solange PILABRE/ YARO