jeudi 25 avril 2024

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Le mariage forcé au Burkina : Ce mal qui constitue toujours un frein à l’épanouissement de la jeune-fille

mariage forcéBien au delà ce que l’on pourrait croire, il y a aujourd’hui des jeunes filles qui n’ont toujours pas le droit de choisir leur compagnon pour la vie. Bien qu’il soit interdit le mariage forcé existe toujours au Burkina. Selon l-Organisation mondiale de la santé, (OMS) le Burkina Faso, avec un taux de 52% fait parti des dix pays dans le monde où le taux de mariage d’enfants est élevé.

 

Malgré les multiples actions de sensibilisation sur la question, les mariages forcés existent bel et bien au Burkina Faso et sont souvent acceptés à divers degrés par les populations. En effet, le mariage forcé est toujours omniprésent, en particulier dans les zones rurales. Selon l'UNICEF, plus de 52 % des femmes sont mariées avant l'âge de 18 ans et 10 % avant l'âge de 15 ans.

Plusieurs raisons expliquent la recrudescence de cette pratique. « Le problème de mariage forcé et de grossesses précoces sont intimement liés, parce que pour certains parents quand tu ne donnes pas ta fille en mariage, elle va te ramener une grossesse. Le mariage sans le consentement de la fille s’avère être le moyen utilisé pour non seulement sauver l’honneur familial, mais aussi contrôler la sexualité des filles. En plus de cela, le mariage forcé est pour certains une garantie contre la pauvreté. En effet, compte tenu de la situation économique précaire, certains parents préfèrent donner leurs filles en mariage pour bénéficier d’un certain nombre d’avantages en espèce et en nature », explique Mme LOUGUE, directrice de l’Association d’Appui et d’Eveil Pugsada (ADEP).

Selon le rapport de la FEDERATION GAMS « Au Burkina Faso, des familles marient souvent leurs filles afin de renforcer des alliances familiales, d’acquérir un statut social ou en échange de biens, d’argent et de services. Le rapport évoque aussi la pratique, dans certaines zones, du « Pog-lenga » ou « femme bonus », selon laquelle la nouvelle épouse peut aussi amener sa nièce dans la famille de son mari comme une jeune fille en plus à donner en mariage ». Une situation  que reconnait et déplore Napoko, mère de famille : « À mon avis la pauvreté est la principale cause du mariage forcé, parce que quand un homme qui a de l’argent se présente dans une famille pour  marier une fille, la fille n’a pas son mot à dire. Elle est très souvent contrainte d’accepter la situation », explique-t-elle.

Cette pratique est lourde de conséquences dans la société en ce sens qu’elle contribue à l’accroissement du taux de prostitution au Burkina Faso, à la déperdition sociale, et à l’augmentation des maladies sexuellement transmissibles.

Les risques liés au plan sanitaire sont aussi énormes. En effet, selon Amnesty international, « les violences physiques et sexuelles envers les femmes et les filles sont courantes dans les mariages précoces et forcés. Le grand nombre de complications liées à la grossesse chez les jeunes filles dont le corps n'est pas encore prêt à porter des enfants est particulièrement préoccupant. Certaines peuvent mourir en couches après un accouchement difficile, subir des lésions qui mettent leur vie en danger, ou souffrir d’autres problèmes comme la fistule obstétricale, qui peut les rendre incontinentes ».

 Le mariage forcé est condamné au Burkina Faso, mais les lois ne sont pas appliquées de façon stricte. « L’un des problèmes est que, bien souvent, la loi ne s'applique pas aux mariages traditionnels et religieux, qui sont très courants. De nombreuses filles qui ont moins de 17 ans sont mariées lors de cérémonies traditionnelles. Pourtant, l'âge légal du mariage pour les filles n'est que de 17 ans, alors qu'il est fixé à 20 ans pour les garçons. Le mariage peut être autorisé pour des filles de moins de 15 ans et des garçons de moins de 18 ans avec un accord parental, mais cette procédure est rarement utilisée étant donné que de nombreux mariages sont célébrés de façon traditionnelle. La loi s’applique uniquement aux mariages enregistrés par l’État », explique Mme LOUGUE.

Pour l’éradication de cette pratique, si certains pensent que les actions de sensibilisation doivent être davantage axées sur les parents pour les faire comprendre les risques que courent,  ces filles qu’ils donnent en mariage précocement, d’autres par contre estiment qu’il est tant de sévir surtout les parents qui s’adonnent toujours à cette pratique néfaste pour l’épanouissement des filles.  « Pour vraiment éradiquer ce fléau, je pense qu’il faut une sanction sévère aussi en l’encontre des parents, parce que la sensibilisation a montré ses limites. C’est pourquoi,  il faut  que la loi prévoit des textes pour sanctionner tous les  acteurs de cette pratique », suggère Napoko qui croit fermement que les mariages forcés sont un frein à l’éducation des filles qui pour elle, est d’ailleurs nécessaires afin qu’elles prennent conscience et saisissent les services compétents qui peuvent les aider à échapper à un mariage forcé.

Edwige SANOU

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