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Rapport du Réseau national de lutte anti-corruption : Les raisons du classement de la douane en tête de liste

renlak Dans son exercice annuel de lutte anti-corruption, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a publié son rapport 2018, dans lequel l’administration douanière occupe la première place des structures les plus corrompues au Burkina. Selon les enquêtés, les rétributions illégales offertes ou sollicitées lors des contrôles routiers en sont la raison.

La corruption, perçue par les enquêtés comme un fléau aux proportions toujours élevées au Burkina Faso, fait l’objet de dénonciations. Pour l’année écoulée, dans le classement des services publics, la Douane, la Police municipale et la Direction générale des transports terrestre et maritime se sont illustrées encore une fois comme étant celles où l’on a le plus eu recours à la corruption, a conclu le rapport.

Pour le cas de la douane, on note une prédominance des cas de corruption lors des contrôles sur les axes routiers. Selon les enquêtes menées, 44 des 46 cas de rétributions illégales offertes ou sollicitées ont eu lieu lors des contrôles sur les axes routiers, les 2 autres cas, lors d’opérations de dédouanement. En outre, 91,3% des cas de rétributions illégales ont eu lieu principalement dans les villes de Tenkodogo (47,8%), Cinkansé (21,8%) et Bittou (21,7%). Les autres cas ont été observés dans les villes de Ouagadougou (4,3%), Fada N’Gourma et Dori, (2,2% dans chacune d’elles).

Au cours de cette année, les actions de la société civile ont suscité de plus en plus un intérêt des populations par le fait qu’elles ont contribué à l’éveil des consciences, au contrôle de l’action publique et à la lutte contre l’impunité des crimes économiques.

Par contre en ce qui concerne les acteurs étatiques, la volonté d’une lutte efficace et rigoureuse contre la corruption n’a pas été perceptible, selon les conclusions du rapport. Il s’agit notamment, en termes d’investigations, des cas de présomption de corruption révélés par la presse et de la répression des cas avérés. Pour ledit rapport, ces acteurs étatiques n’ont pas été à la hauteur des espérances en matière de lutte contre la corruption. Pourtant, la mise en œuvre réussie des politiques de développement au Burkina Faso sera sans doute fonction de la capacité de l’Etat à lutter efficacement contre la corruption. C’est pour cela que le rapport, dans sa conclusion, a indiqué qu’il est impératif que les acteurs étatiques fassent preuve de plus de fermeté et d’engagement dans l’instauration d’un climat sain de gestion du bien public. En outre, celui-ci indique que les citoyens doivent, eux aussi, non seulement refuser la corruption mais surtout s’engager aux côtés de tous les acteurs qui luttent contre ce fléau en vue d’assurer un contrôle populaire de l’action publique. Sans cet engagement citoyen, il serait vain d’espérer vaincre l’impunité des cas de corruption et parvenir à un développement.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné