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Elevage de la volaille : L’accouvage, une technique d’optimisation de la production de poussins

acc uneLe secteur de l’élevage occupe plus de 80% des ménages des milieux ruraux et constitue le troisième produit d’exportation du Burkina Faso. Des systèmes d’optimisation de la production des éleveurs en particulier et de ceux qui exercent dans le domaine de la volaille, il en existe plusieurs parmi lesquels l’accouvage. Pour mieux découvrir cette technique, Radars Info Burkina (RB) a tendu son micro à Faisal Palenfo, ingénieur des productions animales et promoteur de Faso Elevage. Il nous édifie sur l’opportunité que constitue l’accouvage pour les productions à grande échelle.  

RB : Qu’est-ce que l’accouvage ?

FP : C’est la production des poussins de façon moderne et en grande quantité. C’est une technique qui permet d’optimiser la production au niveau local et industriel. Et c’est par cette branche que tous les autres secteurs de l’élevage de la volaille peuvent se développer. Si l’on arrive à produire beaucoup de poussins, l’on aura besoin de produits vétérinaires, d’aliments etc.

RB : A l’aide de quels moyens se fait l’accouvage ?

FP : Généralement, les accouveurs utilisent des couveuses pour produire les poussins. Lorsque les  œufs sont pondus, ils sont récupérés et mis dans la couveuse où ils sont couvés à maturité et produisent des poussins au bout de 21 jours. Donc la couveuse vient faciliter la production de poussins. C’est à l’issue de l’accouvage, qui s’arrête à la sortie des poussins, que l’on a recours aux éleveuses dans le démarrage des poussins, c'est-à-dire leur élevage. Vu que les poussins issus de l’accouvage n’ont pas de « mère », il faut les mettre dans un cadre qui regroupe toutes les conditions d’élevage que sont la chaleur, la lumière et la protection.

RB : Quel intérêt l’accouvage représente-t-il pour un éleveur ?

FB : Je prends un exemple assez simple sur la base d’une production locale d’un coq pour dix poules. De façon générale, la poule pond et couve ses œufs pendant 21 jours. Et à l’issue de cette période, une fois les poussins hors de la coquille, c’est la même poule qui va assurer la maternité, c'est-à-dire s’occuper de ses poussins pendant à peu près trois mois. Et c’est après ces trois mois qu’elle va de nouveau pondre. C’est un processus assez lent qui impacte aussi la croissance des poussins locaux. Mais si le producteur se dote d’une couveuse pour intensifier sa production, toujours sur la base d’un coq pour dix poules, chaque fois qu’une poule va pondre, l’éleveur va ramasser les œufs et les mettre dans la couveuse. La poule ne fera plus 21 jours de couvaison. Donc au lieu de faire trois mois pour pondre de nouveau, elle mettra trois semaines. Ce qui augmente le cycle annuel de production de la poule. acc 2Car une poule en couvaison naturelle ne peut pas faire plus de cinq cycles de production dans l’année. Mais avec l’accouvage, le nombre de cycles de production annuelle peut aller jusqu’à treize. Donc si nous partons sur la base du fait qu’au cours de chaque cycle la poule peut pondre en moyenne 10 œufs, en couvaison naturelle de cinq cycles de production naturelle, la poule ne produit pas plus de 50 œufs dans l’année. Mais en couvaison artificielle, cette production peut aller jusqu’à 130 œufs. Ce qui permet d’optimiser la production. De plus, lorsque c’est la poule qui procède au démarrage des poussins, leur croissance est lente et ils ne sont pas en sécurité au regard des dangers extérieurs avec une mortalité assez élevée. Mais lorsque les poussins sont en éleveuse, la mortalité est assez réduite et au bout de 4 mois ils peuvent avoir 1 kilogramme. Donc la croissance est assez bonne, comparativement à l’élevage naturel.

RB : Quels sont les types de couveuses que vous proposez au niveau de votre structure pour accompagner les producteurs ?

FB : Au niveau de l’accouvage, nous avons plusieurs gammes de clients. Nous avons des accouveurs locaux qui font de la production de poussins à petite échelle, et pour ceux-ci nous proposons des couveuses allant de 50 à 500 œufs. Et ces couveuses, nous les fabriquons de sorte à ce qu’elles puissent être alimentées par l’électricité ou par l’énergie solaire. Pour ceux qui font de la production à grande échelle, nous proposons des couveuses d’une capacité allant de  1000 à 10 000 œufs en solaire et en électricité également. A ce jour, nous pouvons estimer à plus de 800 le nombre de couveuses écoulées auprès des producteurs aussi bien sur le plan national qu’à l’international.

RB : Quels conseils avez-vous pour les producteurs ou pour ceux qui veulent se lancer dans ce secteur ?

FB : Il est important de se faire former, parce que beaucoup de gens ne prennent pas le soin de se faire former avant de se lancer. Se former est très important car cela permet aux futurs entrepreneurs de découvrir le secteur, de connaître chaque type de production, chaque type de marché et en fonction de leurs besoins, de leur marché ainsi que de l’importance de leur investissement, de bien ficeler leur projet d’élevage.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo