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Marche-meeting de l’Unité d’action syndicale : Les manifestants bravent les interdictions et les forces de l’ordre pour dénoncer une « situation nationale délétère »

mar uneNi l’interdiction des autorités gouvernementales, ni celle de la mairie de Ouagadougou n’a pu dissuader l’Unité d’action syndicale (UAS) et les organisations de la société civile qui se sont jointes à la manifestation de tenir la marche-meeting de ce 16 septembre. Cette manifestation qui se tient sur l’ensemble du territoire national, alors qu’est célébré l’an 4 du putsch manqué de septembre 2015, avait pour but, selon ses initiateurs, d’exiger du gouvernement des réponses face au problème sécuritaire, à la violation des libertés démocratiques et syndicales ainsi qu’au non-respect des engagements pris envers les acteurs sociaux. Dispersés à coups de gaz lacrymogènes après quelques minutes seulement de marche, c’est finalement à la Bourse du travail que se sont retrouvés marcheurs et organisateurs pour écouter le message porté.

Il est environ 9h ce lundi 16 septembre à la Bourse du travail et la cour grouille déjà de monde venu prendre part à la marche suivie d’un meeting prévue par l’UAS et certaines organisations de la société civile. En attendant le début des hostilités, les manifestants du jour répondent avec ferveur aux slogans scandés par un des organisateurs. « La remise en cause de la liberté d’expression et de presse : mobilisation et résistance » ; « les directeurs voleurs, les ministres dealers, les maires voleurs de parcelles : en prison » ; « au pillage des ressources, non et non », sont entre autres ce qui pouvait être entendu. Après des instants d’attente, les marcheurs se mettent en position et prennent le départ à partir de la Bourse du travail. Mais à peine après avoir fait quelques mètres, ils sont dispersés par les forces de l’ordre, vu que la marche avait été interdite et déclarée illégale par les autorités. C’est alors le sauve-qui-peut et les manifestants se retrouvent de nouveau à la Bourse du travail.

Pour les organisateurs de cette journée de mobilisation et d’interpellation sur la situation nationale, c’est grâce à la résistance historique des populations que les dirigeants actuels sont arrivés au pouvoir, eux qui des semaines durant ont tenté de « façon cynique » d’interdire la manifestation du jour. mar 2Une attitude qui, ont martelé ceux-ci, n’intimide aucunement l’UAS et ses alliés, qui comptent poursuivre sereinement la lutte pour la liberté et le progrès économique et social véritable.  Cette journée avait pour objectifs, entre autres, de protester contre la multiplication des attaques terroristes, « des exécutions sommaires et extrajudiciaires qui alimentent le cycle infernal du terrorisme en contribuant à la radicalisation de milliers de personnes ». Il est donc impératif que cessent, selon l’UAS, les exactions et que vérité et justice soient faites pour les victimes innocentes. Parce qu’il revient à l’Etat de veiller à la sécurité des biens et des personnes, l’UAS a exigé des autorités nationales des mesures visant à protéger les populations de la menace terroriste et à éviter qu’elles soient de pauvres victimes dans le cadre de la « lutte aveugle » contre les forces obscurantistes. Pour celles qui ont dû fuir leurs zones d’habitation à cause de la menace terroriste, l’UAS exige une prise en charge adéquate et la création de conditions favorables à leur retour au bercail. Conditions qui devraient inclure la reprise des services sociaux tels l’éducation et la santé.

mar 3Les organisateurs de la marche-meeting du jour disent ne percevoir aucun signe de  bonne volonté du gouvernement dans le cadre de la lutte contre l’hydre terroriste, puisqu’il laisse les forces de défense et de sécurité travailler dans des conditions difficiles et un état de « délabrement moral et organisationnel ». En témoignent, selon eux, les récents départs de la police nationale de la ville de Djibo ainsi que des fonctionnaires de police stationnés à Gorgadji, Tongomael et Arbinda à destination de zones plus sûres. Pire encore, selon les tenants du crachoir, les autorités semblent avoir abandonné la défense et la sécurité du pays des hommes intègres entre les mains des puissances étrangères. Ils en veulent pour preuve la présence de bases militaires telle celle de l’armée française. Une présence qui ne serait pas de nature à favoriser la victoire du pays sur le terrorisme. « Armée française et autres armées étrangères : hors du Burkina. Le départ de l’armée française est une condition indispensable pour la victoire sur le terrorisme dans notre pays et dans toute la région du Sahel », a martelé Norbert Wangré de la CGT-B, qui a livré le message.

Pour l’UAS, c’est une lutte de longue haleine qui est ainsi engagée et qui va se poursuivre à travers la mobilisation de l’ensemble du peuple burkinabè. Elle a promis de revenir dans les prochains jours sur les décisions qui seront prises.

Armelle Ouédraogo