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Le chien et les mystères qui l’entourent : explications d’un traditionnaliste

dog uneC’est certainement l’animal le plus proche de l’homme. D’aucuns le considèrent même comme le plus fidèle compagnon de l’homme avec qui il partage la même demeure, les mêmes plats, etc., même si certaines personnes n’hésitent pas à consommer la chair du quadrupède. Radars Info Burkina s’est intéressé à cet animal qui fait partie intégrante de la vie de plusieurs personnes.

« Plus je connais mes amis, mieux j’aime mon chien », a chanté l’artiste ivoirien Alpha Blondy dans son titre « Ces soi-disant amis ». Cette assertion traduit la confiance quasi absolue que plusieurs personnes font à leur chien. Ce qui fait de lui un animal de compagnie pour l’homme, qui s'avère être à la fois son maître et son ami de tous les jours.

Wamboé Bako est un jeune traditionnaliste africain et sociologue  de formation. « Le chien n’est pas un animal comme les autres : il est accepté dans la maison au même titre que les membres de la famille », affirme-t-il. Mais qu’est-ce qui vaut au chien de bénéficier d'une telle confiance de l’être humain ? « Le chien ne trahit pas son maître ; il le défend, partage ses émotions. Au village, il est capable d’aller chasser seul et de ramener le gibier à son maître à la maison», précise notre interlocuteur. En outre, selon Wamboé Bako, les clébards ont un sens très développé qui leur permet de détecter l’intrusion d’un esprit maléfique dans une cour. Ils sont même capables, tellement ils sont serviables, de prendre un sort destiné à leur maître et de mourir à sa place.

Le chien sert également dans certains rites sacrificiels. « Si pour un sacrifice on vous demande de tuer un chien, sachez que cela n’est pas anodin ; cela veut dire qu’il y a un danger de mort qui vous menace ou l’un des membres de votre famille et on peut troquer la vie du chien contre celle d’un humain car le chien est proche de l’homme et spirituellement parlant, sa vie peut remplacer la vie d’un humain »,  assure M. Bako, même si cela peut laisser songeurs ceux qui ont un esprit cartésien.

Si le chien fait une confiance absolue à l’homme, qu’il est même prêt à défendre au péril de sa vie, l'être humain par contre n’hésite pas à le payer, pour ainsi dire, en monnaie de singe. En effet, certains propriétaires n'ont pas de scrupules à faire mijoter leur animal de compagnie et à le déguster, ce qui pourrait être perçu comme de la trahison et ne manquerait pas de choquer sous d'autres cieux. Mais selon Wamboé Bako, « on estime que la puissance du chien, son pouvoir et son odorat sont stockés en partie dans sa chair et que consommer cette viande vous procure un peu de pouvoir. C’est pourquoi cette viande est déconseillée aux enfants et à la femme qui ne sont pas prêts à supporter ses effets. Et c’est une viande très saine car le chien ne mange pas n'importe quoi. Du reste, il y a une façon atypique de tuer le chien : on ne l’égorge pas mais on fracasse son crâne avec un pilon ou un gourdin. »

Depuis des siècles, le chien parmi tant d’animaux s’est particulièrement familiarisé à l’homme. Il l’accompagne le jour à la chasse, veille à sa sécurité ainsi qu'à celle de sa famille souvent au détriment de sa vie les nuits. Une sorte d’amitié où le chien semble tout faire pour plaire à son maître sans véritable succès car à la moindre occasion, sa tête se retrouvera au fond de la marmite de ce dernier.

Pema Neya (Stagiaire)