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Vie de soldat : Zoom sur la vie d’un ex-soldat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP)

En septembre 2015, le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) s’était rendu tristement célèbre pour le coup d’Etat qu’il avait tenté contre la transition. Après l’échec du putsch, le RSP a été dissous et ses membres mutés dans les autres corps. Certains ne font plus partie des effectifs de l’armée. Radars Info Burkina s’est intéressé à la vie d’un ex-membre du RSP et pour garder l’anonymat, nous lui avons attribué le nom de Kassoum.milo

RIB : Comment vous vous portez moralement ?

Kassoum : Si tu laisses ton moral tomber, tu  t’enfonces ; donc à toi de tenir bon  et de ne pas te laisser abattre par la situation.

RIB : L’ex-RSP est régulièrement accusé d’avoir commis plusieurs exactions qui ont entaché son image. Vous qui avez été membre de ce corps, quel commentaire faites-vous ?

Kassoum : Si vous regardez la dégradation sécuritaire aujourd’hui,  vous comprenez quand même que ce corps jouait un rôle important. Et si vous remarquez bien, il y a plein de gens qui étaient contre ce corps mais qui ont changé d’avis aujourd’hui au regard de l’actualité sécuritaire. Aussi rappelez-vous que c’est nous qui avions mis fin à la mutinerie en 2011 où des populations étaient prises  à partie.

RIB : Que dites-vous des différents crimes que l’opinion impute au RSP, notamment l’assassinat de Norbert Zongo ?

Kassoum : Nous n’étions pas du corps à cette période, je ne peux donc pas vous répondre.

RIB : Aujourd’hui comment vous arrivez à vivre ?

Kassoum : J’ai ma famille qui me soutient financièrement et moralement, il y a aussi des amis qui sont dans le même cas que moi ; on se rencontre souvent et on s’encourage et se soutient. En plus de cela, on fait également de petits métiers pour avoir le minimum vital.

RIB : Avez-vous des sentiments de regret d’avoir appartenu à ce corps?

Kassoum : C’est l’ingratitude, beaucoup de gens qui étaient au RSP le regrettent. Et aujourd’hui quand on regarde la situation du pays, surtout la sécurité, j’ai mal de ne pas pouvoir faire quelque chose.

RIB : Justement, si le pays vous appelle aujourd’hui au front pour combattre accepterez-vous ?

Kassoum : Non je ne souhaite plus revivre ça !

RIB : Vous êtes encore jeune. Quels sont vos futurs projets pour votre réinsertion ?

 Kassoum : Au début de mes ennuis, j’avais voulu quitter le pays pour l’Europe car j’ai beaucoup d’amis à l’extérieur qui étaient prêts à me recevoir chez eux. Mais aujourd’hui, j’ai changé d’avis et je veux me lancer dans le commerce.

RIB : Que pensez-vous de Yacouba Isaac Zida ?

Kassoum : (Silence… hum… !) C’était un chef qu’on aimait mais … bon je préfère ne pas me prononcer sur cela.

Pema Neya (Stagiaire)