Le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy, situé dans l’arrondissement de Boulmiougou, est l’un des plus fréquentés de la ville. Pendant longtemps, des voix se sont élevées pour attirer l’attention des responsables dudit établissement et des autorités municipales sur l’insalubrité criarde qui caractérise ce centre de santé. Quelque temps après, l’heureux constat qu’on peut faire est que ce lieu commence à changer de visage.

L’objectif d’un centre de santé est d’offrir des soins aux patients dans le but de leur permettre de recouvrer la santé. Mais force est de constater que dans certains établissements sanitaires, l’hygiène laisse vraiment à désirer.

Un dépotoir à ciel ouvert, de hautes herbes, de l’eau stagnante, etc., c’était le triste décor que présentait le CMA de Pissy. Même si des efforts ont été consentis pour rendre plus salubre ce  centre de santé, il faut reconnaître que beaucoup reste en faire. En témoigne le dépotoir visible le long de son mur d’enceinte. 

De l’avis d’un riverain du quartier, ce dépotoir existe depuis des années. « Au départ, cet espace était un grand trou dans lequel pratiquement tout le quartier déversait ses ordures. Le CMA n’était pas clôturé, donc les gens les déversaient jusqu'à l’intérieur ». Selon notre interlocuteur, si jusque-là il y a des ordures à ciel ouvert, cela ne peut être que l’œuvre des riverains, parce qu’il estime que personne ne transporterait ses ordures sur des kilomètres pour les déverser. Il faut noter que ce dépotoir est situé en plein cœur du quartier, à quelques encablures des habitations, des services, de l’école. Inutile de revenir sur l’impact sanitaire pour ceux  qui vivent aux alentours.

Toutefois selon notre interlocuteur, quand les autorités ont nettoyé les lieux il fallait une surveillance de jour comme de nuit. « Tout le six-mètre est bloqué par le dépotoir. Si on n’y prend garde, quand  les gens ne pourront plus les déverser sur la voie, ils vont recommencer à jeter les ordures par-dessus le mur de l’hôpital. Avec la saison pluvieuse qui s’annonce, on risque de se retrouver à la case départ », déplore-t-il. Il faut aussi noter que pendant la saison pluvieuse, l’intérieur du CMA est transformé en champs de diverses cultures, toutes choses qui contribuent à la prolifération des moustiques, ce qui pourrait être fatal aux malades.

L’hygiène du centre de santé, voire de tout le quartier dans lequel il est localisé, est une condition sine qua non du bien-être aussi bien des malades que des riverains de la zone. Les périodes de pluie sont des moments accrus de cas de paludisme au Burkina. Chacun doit donc prendre ses précautions pour se protéger et protéger sa famille en adoptant de bons gestes.

Edwige Sanou