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Mairie de Pouni : trois mois après son installation, le nouveau maire au pied du mur

bourgmestrLa commune rurale de Pouni, province du Sanguié, avait vu son maire interpellé le 30 novembre 2017 puis condamné à 36 mois de prison pour escroquerie. Il sera finalement révoqué par le Conseil des ministres du 19 avril 2019. Au total, la bourgade a passé plus de 15 mois sans maire. C’est le 02 février dernier qu’un nouveau maire, en la personne d’Ido Nebibié Nader, a été installé. Radar info Burkina lui a tendu son micro. Il s’exprime sur ses liens avec son prédécesseur, les conséquences de cette période sur le fonctionnement de la mairie et sur la mise en œuvre de ses projets pour les populations.

Radars info Burkina (RIB) : Cela fait trois (03) mois que vous avez été élu maire de Pouni suite à la condamnation de votre prédécesseur à 36 mois de prison. Est-ce que vous avez des nouvelles de celui-ci ?

Nebibié Nader Ido (NNI) : Oui, je lui ai rendu visite récemment ; il se porte bien et j’espère que très bientôt il recouvrera la liberté.

RIB : Cette arrestation du maire ne porte-t-elle pas atteinte à l’image de la mairie aux yeux de ses partenaires ?

NNI : Non, parce que les faits qui lui sont reprochés sont des actes qu’il a posés de façon personnelle et privée et qui n’engagent pas la responsabilité de la mairie. Il a certes agi pendant qu’il était maire, mais les faits n’impliquent pas la mairie.

RIB : Pourtant selon nos sources, Projet Suisse, l’un des grands partenaires de la municipalité, aurait suspendu son soutien à la commune. Que répondez-vous à cela ?

NNI : Le projet Suisse a effectivement suspendu sa coopération, mais c’était pour un projet que mon prédécesseur n’a pas pu réaliser et que nous sommes en train d’exécuter actuellement. La coopération reprendra une fois que ledit projet sera terminé.   

RIB : Nous savons que bien avant son arrestation, le climat n’était pas très serein entre le maire et certains conseillers et même entre conseillers. Qu’en est-il aujourd’hui avec vous ?

NNI : Non, je pense que c’était des incompréhensions et nous avons réussi à aplanir ces divergences. Nous avons une bonne collaboration, il n’y a pas de souci majeur.

RIB : Cette période de vide administratif qui a duré plus d’un an à certainement eu des conséquences sur la gestion de la mairie !

NNI : Oui, nous avions accusé un grand retard dans l’exécution du programme, si bien que présentement nous sommes en train d’exécuter le programme de 2018 au lieu de celui de cette année 2019. Nous avons donc un retard par rapport aux autres communes, mais nous nous battons pour le combler.

RIB : Quels sont vos projets essentiels ?

NNI : Notre premier projet est de rendre opérationnelle l’adduction d’eau potable pour les populations. Les installations sont faites, mais elles ne sont pas encore fonctionnelles.  Nous avons aussi en projet la construction de forages. Ensuite, nous comptons achever la clôture du CMA de Pouni, et surtout rendre opérationnel  le bloc opératoire avec le matériel et les produits nécessaires. A cela s’ajoute le projet d’extension du village à travers le lotissement. Enfin, nous comptons refaire les pistes rurales et à ce propos, nous avons déjà écrit au directeur des pistes rurales pour solliciter  100 km de pistes, et nous espérons bien qu’il répondra favorablement à cette demande au profit de notre population.

RIB : Vos prédécesseurs avaient entrepris des démarches afin d’ériger certains hameaux en villages et même d’ériger Pouni en province. Est-ce que cela est toujours d’actualité ?

NNI : Oui, beaucoup de hameaux aujourd’hui se battent pour devenir des villages, à juste titre, au regard de leur évolution et peuplement.  Et ériger Pouni en province est aussi un souhait des fils et filles de cette commune, mais aujourd’hui avec la situation sécuritaire, cela a été relégué au second plan. Toutefois, nous continuerons les démarches pour que, tôt ou tard, la commune soit érigée en province, car notre salut viendra de là.

Propos recueillis par Pema Neya (Stagiaire)