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100e anniversaire de l’Organisation internationale du Travail : quelle garantie de justice et de protection pour les travailleurs burkinabè ?

oit uneCélébré les 15, 16 et 17 mai 2019, le centenaire de l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est déroulé sous le thème : « Bilan et perspectives pour un travail décent au Burkina Faso ». Ce fut une occasion pour un bilan de la mise en œuvre des conventions ratifiées par le Burkina Faso.

Selon le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, le Pr Séni Ouédraogo, « au moment où l’OIT célèbre son 100e anniversaire,  force est de reconnaître qu’elle a su traverser tous les grands tournants de l’évolution mondiale en restant fidèle à ses principes, méthodes et objectifs qu’elle n’a cessé de réaffirmer, voire de renforcer, en faveur d’un monde ; elle a su, tout au long de son histoire, œuvrer pour surmonter les intérêts parfois contradictoires des différents acteurs sur la scène mondiale pour parvenir à des compromis acceptables ». Pour celui-ci, le thème étant orienté sur l’avenir du travail, cette question se joue sur plusieurs tableaux et est aujourd’hui conditionnée par l’environnement mondial et surtout par les innovations technologiques. Ce qui présage que le travail de demain ne sera pas comme celui d’aujourd’hui. Pour le chef du département  de la Fonction publique et de la Protection sociale, le Burkina Faso a ratifié 44 conventions de travail, dont les 8 fondamentales et les 4 conventions de gouvernance. Concernant le respect et la mise en œuvre de celle-ci, l’OIT a mis sur pied un dispositif spécial de contrôle de ce respect et de ces engagements par les différents Etats membres, un mécanisme qui consiste pour chaque Etat membre  ayant ratifié ces conventions à produire un rapport.  Sur ces volets, au niveau de l’Etat burkinabè toutes ces conventions sont mises en œuvre dans la pratique.

Si le thème de ces journées centenaires du travail évoque l’avenir du travail, selon des voix comme celle de Bassolma Bazié, « le Code du travail burkinabè clochardise les travailleurs qui se sentent dans un environnement où ils ne sont pas protégés par l’Etat ». oit 2Selon lui, cette posture ne permettra guère aux autorités de construire l’autorité de l’état au Burkina Faso. De ce qui est de l’incivisme dont parlent certaines personnes, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina fait remarquer à « tous ceux qui crient sur tous les toits que la jeunesse actuelle est incivique que celle-ci n’est pas tombée du ciel. A ceux-ci il indique que la jeunesse observe et duplique ce que font les devanciers au quotidien ». Pour lui, si plusieurs lois et idéologies politiques sont calquées depuis la logique des années 1990, leur mise en œuvre ne peut pas former cette jeunesse.  Pour cela, Bassolma Bazié pense que seules l’exemplarité et la bonne éducation permettront à la jeunesse de bien représenter l’Etat les années à venir. Car, dit-il, si les autorités religieuses et coutumières refusent de dire la vérité à ceux qui sont au plus haut sommet de l’Etat, elles sont en train d’éroder l’autorité de l’Etat.

En définitive, il pense que le Code du travail dans son ensemble doit être relu et adapté aux réalités actuelles afin de juguler les remous sociaux au Burkina Faso qui touchent la quasi-totalité des secteurs d’activité.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné