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Mariages d’enfants au Burkina : A quand la fin ?

mforce uneLe mariage d’enfants peut être défini comme un mariage officiel ou une union non officialisée avant l'âge de 18 ans. Ce problème touche à la fois les garçons et les filles. Selon l’UNICEF, près d'un tiers des femmes âgées de 20 à 24 ans dans les pays en développement ont été mariées alors qu’elles n’étaient que des enfants. Ce phénomène est toujours d’actualité au Burkina Faso, d’où la campagne « ne m’appelez pas Madame » pour y remédier.

HD, adolescente de 13 ans, est Burkinabè. Elève en classe de 5e , elle vient de voir son cursus scolaire brutalement stoppé pour la simple raison qu’elle doit rejoindre « la case de son mari », entendez par là son nouveau foyer. Carrément renversant en ce 21e siècle ! Ainsi, ayant à peine eu ses premières règles, HD ne connaîtra plus le bonheur ni la joie de continuer son instruction. Du coup, sa vie prend un nouveau tournant. Et du statut de « petite fille », d’« adolescente », elle passe subitement, sans y avoir été préparée, à celui de « dame », de « femme au foyer ». Cette situation n’enchante guère la pauvre, mais a-t-elle vraiment son mot à dire ?

Malgré les multiples actions de sensibilisation à cette question, les mariages forcés existent bel et bien au Burkina Faso et sont souvent acceptés à divers degrés par les populations. En effet, cette pratique est toujours d’actualité, en particulier dans les zones rurales. Selon l'UNICEF, plus de 52 % des femmes sont mariées avant l'âge de 18 ans et 10 % avant l'âge de 15 ans.

mforce 2Malgré des nuits et jours de pleurs pour infléchir la position de ses parents, HD n’aura point gain de cause. Son mariage sera bel et bien célébré. Dans quelques jours, l’infortunée quittera le domicile familial pour rejoindre son mari, un jeune de 19 ans vivant dans une autre localité. Sans y avoir été préparée, elle se retrouvera donc à s’occuper d’un époux, d’un foyer, à accomplir des devoirs conjugaux, et tombera certainement enceinte malgré son jeune âge et avec tous les risques que cela comporte.

Une campagne de sensibilisation au mariage des enfants dénommée « ne m’appelez pas madame » initiée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), qui va s’étaler sur toute l’année, a pour objectif d’accélérer l’abandon du mariage d’enfants au Burkina Faso.  En effet, selon l’UNICEF, ce phénomène doit cesser, car il met en péril l’avenir des enfants. D’où la campagne « ne m’appelez pas madame ».

« Pour éradiquer ce fléau, je pense qu’il faut des sanctions sévères contre les parents complices de cette pratique, parce que la sensibilisation a montré ses limites. C’est pourquoi il faut que la loi prévoie des textes pour sanctionner tous les acteurs de cette pratique », suggère Nadège Ouédraogo.

Il faut donc des mesures draconiennes pour venir à bout de ce fléau qui brise le rêve et l’avenir de milliers de jeunes filles au Burkina Faso.

Edwige Sanou