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Publication de photos de défunts sur les réseaux sociaux : Quand la recherche du « buzz », des « Like » et des multiples partages accroît la douleur des familles éplorées

publi uneDe nos jours, les réseaux sociaux sont utilisés partout et rythment la vie quotidienne. Si ceux-ci nous sont avantageux parce qu’ils facilitent la communication, il faut noter que mal utilisés, ils peuvent avoir des inconvénients pour les relations et marquer de façon négative la vie de certains. Ces derniers temps, il est très fréquent de voir des publications de photos de personnes défuntes sur les réseaux sociaux. Il arrive malheureusement que des publications annonçant des décès paraissent sur Facebook avant même que les familles éplorées en aient été informées. Cela comporte des risques, car sans préparation psychologique, les proches des défunts sont exposés à des crises cardiaques et autres chocs émotionnels. 

En Afrique de manière générale et au Burkina Faso en particulier, en cas de décès, une stratégie est trouvée pour informer les proches du défunt sans les choquer. Dans certaines cultures, ce sont souvent les familles alliées qui s’en chargent. Mais de nos jours, avec les réseaux sociaux, il est très fréquent de voir des « posts » d’internautes montrant des images de défunts. Pire, il y a des images présentant souvent les circonstances du décès de ceux-ci.

Dans ce contexte sécuritaire difficile que vit le Burkina Faso, des internautes à la recherche de scoops, du « buzz », de « Like » et de multiples partages publient par exemple des images de forces de défense et de sécurité tombées sous les balles assassines de terroristes, sans le moindre scrupule pour les proches de ces malheureuses victimes. Pour le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Rémis Fulgance Dandjinou, faire de telles publications, c’est rendre service aux terroristes en faisant une communication à leur profit. Le ministre porte-parole du gouvernement estime qu’il faudrait que les internautes s’interrogent sur le bien-fondé de certaines publications et surtout qu’ils aient à l’esprit que derrière ces défunts se trouvent des personnes qui ont besoin d’une préparation psychologique avant d’apprendre la douloureuse nouvelle.

publi2Parmi celles-ci, on peut citer les veuves, les veufs, le père, la mère les orphelins et les frères des défunts. A titre d’exemple, le 11 décembre l’on se rappelle la publication de la nouvelle du décès de Sylvain Dabiré, alias « Virus », précédemment agent à McCann Erickson, sur Facebook avant que sa famille biologique ait même été  informée. Pour le cas des FDS, nous trouvons que c’est très choquant de voir des images de corps couverts de sang, surtout pour les membres de la famille des victimes.

Nous convenons donc avec le ministre Rémis Fulgence Dandjinou que la publication d’images de dépouilles sur les réseaux sociaux devrait être évitée, car faire ce genre de mises en ligne, c’est vraiment franchir la limite de l’acceptable. Certes, nous jouissons de la liberté d’expression, mais nous devons également respecter la mémoire des disparus et amoindrir la peine de leurs proches en faisant l’économie de telles publications. Cela pose une fois de plus la question de l’utilisation saine des réseaux sociaux.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné