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Femmes actives et vie de famille : L’autre moitié du ciel tiraillée entre le stress dû au travail et les responsabilités familiales

Fam uneÊtre professionnellement active et gérer sa vie de famille n’est pas une équation facile à résoudre pour les femmes. Entre le stress occasionné par le travail, d’une part, et le poids des obligations familiales, d’autre part, les mères de famille peinent à trouver l’équilibre parfait.

La situation des femmes actives n'est pas toujours reluisante. En effet, difficile pour l’autre moitié du ciel de concilier tâches professionnelles et vie de famille. Si, par le passé, elles pouvaient compter sur des aides-ménagères pour la lessive, les travaux domestiques et la garde des enfants, par exemple, force est de reconnaître que celles-ci se font de plus en plus rares et que la qualité de leurs services laisse à désirer. Pour que leur rôle d’épouses et de mères ne pâtisse pas des activités professionnelles qu’elles mènent, ces mères courage s’organisent comme elles le peuvent. Pour Mireille Bakouan, entrepreneure, il faut savoir être une « femme orchestre », c'est-à-dire mener plusieurs activités à la fois.  « Mon premier enfant, qui a 4 ans, est à l'école jusqu'à 16h. Le deuxième reste avec moi et la servante. Nous nous occupons alors de lui à tour de rôle : moi pour la tété et elle pendant que je travaille. J’établis un programme hebdomadaire pour les repas et je fais mes provisions de légumes et les conditionne en fonction de cela. J'achète la viande et le poisson pour la semaine et je les conserve au frigo. Ainsi, j'ai ma semaine libre de toutes courses ménagères et je peux alors me consacrer pleinement à mon travail et à ma famille. Je prépare la sauce aussi le matin et je la conserve dans un plat thermos. Le soir, il ne reste alors que le riz, le to, etc., à préparer. Je préfère également acheter des épices déjà moulues pour gagner du temps. C'est ce que je fais pour me simplifier la vie et avoir plus de temps pour travailler», explique-t-elle.

Si Dame Bakouan semble avoir trouvé le rythme approprié, tel n’est pas le cas d’Aline Douamba, agent comptable, pour qui la situation est plus complexe. Elle avoue s’en sortir très difficilement  « parce que le boulot terminé, c’est un autre boulot que je dois accomplir à la maison. Faire la cuisine, le ménage et s’occuper des enfants n’est pas simple. Sans compter qu’il me faut m’occuper également de mon mari. Du coup, on ne sait plus où donner de la tête. Si ton conjoint n’est pas compréhensif, c’est compliqué d’autant plus que tout ne peut pas être parfait tous les jours. Surtout si l’époux ne veut pas que les aides-ménagères fassent la cuisine et refuse de manger une sauce qui a fait plus de 48h au réfrigérateur, c’est compliqué. J’essaye de me reposer le week-end mais ce n’est pas évident avec le ménage et les évènements sociaux. On s’accroche tant bien que mal ».

Fam 2Estelle Yaméogo, communicatrice, après s’être démenée comme un beau diable, a été contrainte en définitive de faire un choix : démissionner de son travail pour pouvoir s’occuper de son enfant. « J’ai dû quitter mon travail pour m’occuper de mon enfant, parce que je n’avais personne pour le garder. La nounou que j’avais frappait mon bébé qui n’avait que neuf mois une fois que j’avais le dos tourné. J’ai découvert cela grâce à une dame que j’avais engagée pour faire le ménage. C’est elle qui m’a mis la puce à l’oreille en me prévenant que la nounou risquait de tuer mon enfant si je n’y prenais garde. Une fois que je quittais le domicile pour le travail, elle était scotchée à la télévision au point d’oublier de s’occuper de l’enfant.  Donc quand j’ai été mise au courant de ses agissements, je l’ai renvoyée et j’ai déposé ma démission pour rester m’occuper de l’enfant jusqu’à ce qu’il ait l’âge d’aller à la maternelle », confie-t-elle, visiblement peinée.

Pour alléger un tant soit peu les corvées des femmes, les hommes sont invités à mettre la main à la pâte.  « Si les hommes pouvaient vraiment nous aider, ne serait-ce qu’en s’occupant des enfants, notamment pour leurs devoirs de maison, pendant que nous sommes dans la cuisine, ce serait un grand soulagement », fait remarquer Aline Douamba.

Certes, les hommes au Burkina Faso sont en général très peu enclins à donner un coup de main à la maîtresse de maison dans les tâches ménagères et même le suivi des enfants, mais n’est-il pas vrai que vivre  à deux, c’est aussi  savoir s’épauler et s’entraider au quotidien ?

Armelle Ouédraogo (Stagiaire)