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Le port de la ceinture de sécurité : Un réflexe qui manque encore aux Burkinabè

ceinture uneLa ceinture de sécurité est un dispositif qui permet de limiter les mouvements incontrôlables des passagers d’un véhicule lors d’un choc. Au Burkina Faso, très peu des personnes l’utilisent ou en connaissent l’importance. Pourtant, un décret adopté le 06 novembre 2013 rend obligatoire le port de la ceinture de sécurité pour les passagers des véhicules terrestres à moteur à quatre roues. Malheureusement, il n’est pas véritablement appliqué depuis son adoption.

Le port de la ceinture de sécurité est un geste banal mais qui peut sauver des vies. En effet, ce dispositif de sécurité permet de limiter les mouvements incontrôlables des passagers d’un véhicule lors d’un choc. Ainsi, les occupants d’un véhicule automobile, d’un autocar ou d’un camion en mouvement porteurs de la ceinture de sécurité, même si celui-ci décélère brutalement lors d’un choc, ne sont pas projetés contre des obstacles du fait de leur inertie.

Malheureusement, au Burkina Faso, le constat est que bon nombre d’usagers rechignent à utiliser ce dispositif de protection. Pour les y contraindre, le décret N°2013-1296/PRES/PM/MIDT/MEF/MATS//MDNAC/MJ du 31 décembre 2013 portant port obligatoire de la ceinture de sécurité a été adopté. Cette loi dispose que le port de la ceinture de sécurité est obligatoire, tant pour le conducteur que pour les passagers à l’avant et à l’arrière d’un véhicule à moteur, dès lors que les sièges qu’ils occupent en sont équipés. « Je ne porte pas la ceinture de sécurité, car cela m’empêche de bien conduire. Je suis tellement habituée à conduire sans elle que le fait de la porter me met mal à l’aise. Ce sont ceux qui ont passé un certain temps dans les pays européens qui ont le réflexe du port de la ceinture de sécurité. Cela n’est pas encore ancré dans nos habitudes », confie Odette Zoungrana, conductrice d’automobile.

Il est aussi du rôle des conducteurs des véhicules automobiles d’informer les usagers des autocars de l’obligation du port de la ceinture de sécurité par tout moyen comme des panonceaux ou des pictogrammes apposés sur chaque siège. En effet, leur responsabilité est engagée en cas de non-port de la ceinture de sécurité par leurs passagers et ils sont, dans ce cas, tenus au paiement d’une amende en cas de contrôle, conformément à l’article 6 du décret de 2013 ci-dessus cité qui dispose : « Tout contrevenant à la mesure du port obligatoire de la ceinture de sécurité est puni d’une amende de 6 000 francs CFA ». Les conducteurs récidivistes aussi, aux termes de l’article 7, « s’exposent, en plus de l’amende, à un retrait d’au moins un mois de leur permis de conduire ».

ceinture2Selon l’Organisation mondiale de la santé, le port de la ceinture de sécurité réduit le risque de décès de 40% à 65% pour les passagers assis à l’avant et de 25% à 75% pour ceux à l’arrière en cas d’accident. Des statistiques suffisamment évocatrices de la nécessité du port de la ceinture de sécurité.

Toutefois, il faut noter que la ceinture de sécurité ne joue véritablement son rôle que si elle est bien portée. « Une ceinture de sécurité est composée habituellement d’une sangle ventrale et d’une sangle diagonale. La sangle diagonale se porte près du corps, par-dessus l’épaule et sur le thorax. Pour ce qui est de la ceinture ventrale, elle doit être serrée contre le corps et passer sur les hanches. La sangle basse doit appuyer sur les os du bassin qui peuvent supporter une pression considérable en cas de choc, et non sur le ventre qui est le centre d’organes vitaux », explique M. Ouédraogo, moniteur d’auto-école.

Il est impérieux que les conducteurs sachent et comprennent que le port de la ceinture de sécurité fait partie des règles à respecter scrupuleusement en matière de circulation routière. Cela ne doit être considéré comme un choix, mais plutôt comme une obligation. Six ans après l’adoption de cette loi, la phase de la sensibilisation doit maintenant faire place à celle de la répression, d’autant plus que c’est de la préservation de la vie humaine qu’il est question.

Edwige Sanou