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Cinéma au Burkina : Un 7e art toujours en souffrance

fespaLe cinéma burkinabè représente un maillon fort de la culture de ce pays, voire une fierté nationale. Capitale du cinéma africain, Ouagadougou accueille tous les deux ans le rendez-vous du 7e art africain. Avec la place de choix qu’il occupe, les cinéastes burkinabè se battent contre des moulins à vent pour maintenir haut le flambeau.

Le cinéma burkinabè, vitrine de la culture du pays, a son lot de difficultés comme tout autre métier. La difficulté majeure dans le cinéma Burkinabè qui fait l’unanimité au sein des hommes de cinéma demeure l’insuffisance, sinon le manque de financement, d’accompagnement et de suivi. Toute chose qui n’est pas sans inconvénient sur la qualité de certains films. « A la sortie des écoles, il n’y avait pas de financement. Il n’y avait aucune opportunité à part assister sur les plateaux. On n’avait pas d’accompagnement », confie Kady Traoré, réalisatrice. Et Oumar Dagnon, également réalisateur, d’emboucher la même trompette. « Depuis mon premier film jusqu’aujourd’hui, je n’ai jamais eu de financement. Je me suis toujours battu personnellement avec la société de production pour pouvoir faire mes films », s’indigne-t-il.

Autre difficulté que connaît le cinéma burkinabè : l’insuffisance criarde des salles de ciné qui ne permet pas aux réalisateurs de faire connaître localement leurs productions. Difficile d’imaginer que la capitale qui abrite le carrefour du cinéma africain ne dispose que de deux grandes salles de projection cinématographique.

Pourtant, le cinéma pourrait être un secteur porteur s’il est soutenu et pris comme un autre bras de l’industrie au Burkina Faso. « Il faut que les cinéastes, les institutions étatiques, para-étatiques et financières aient un apport en matière du cinéma, que l’on puisse comprendre que le cinéma c’est du business, et que ce n’est pas un travail de complaisance. Cela génère de l’économie. Si nos pays, nos gouvernements, nos hommes d’affaires veulent émerger, si ciné2le pays doit avancer il faut qu’ensemble nous prenions acte et conscience que le cinéma africain doit occuper une place importante dans le développement », souligne Issaka Sawadogo, acteur et producteur.

Comme l’a noté l’acteur Issaka Sawadogo, l’avenir et l’épanouissement du cinéma burkinabè ne dépendent pas uniquement des cinéastes. Cela concerne tous les Burkinabè.

Edwige Sanou