vendredi 26 avril 2024

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Animation de la vie scolaire : « C’est vrai qu’il y a des APE qui ne fonctionnent pas bien, mais il ne faut pas généraliser et faire des critiques acerbes sur toutes les APE », dixit Hector Ardent Raphaël Ouédraogo, président de l’UNAPES-B

apeLes Associations des parents d’élèves (APE) sont une organisation formelle composée de parents d’élèves mais aussi du personnel éducatif.  Elles travaillent à éduquer, sensibiliser et à former les élèves tout en constituant une courroie de transmission entre les familles et les établissements. Les cotisations des associations des parents d'élèves (APE) suscitent depuis quelque temps des remous. Quels sont les objectifs des APE ainsi que l'utilité des cotisations perçues en leur nom ? C'est ce qu’a voulu savoir Radars Info Burkina (RIB) en tendant son micro à Hector Ardent Raphaël Ouédraogo (HARO), président de l’union nationale des associations des parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina Faso (UNAPES-B), la faîtière des APE.

 

RIB : Quel est le rôle premier des APE ?

HARO : L’Association des parents d'élèves (APE) a pour rôles de représenter et de promouvoir les intérêts des parents. Elle doit fonctionner à l’intérieur des paramètres établis, tels que la Loi scolaire, les politiques du Conseil scolaire et les différentes conventions collectives. Elle peut faire des recommandations au Conseil scolaire, à la direction de l’école et au personnel enseignant sur tout sujet ayant trait à l’école. L’APE participe à la mise en œuvre du projet éducatif de l’école. Elle fait la promotion des politiques de l’école et appuie ses efforts dans la réalisation d’activités visant l’enrichissement de la vie scolaire. Elle a pour mandat de consulter les parents d’élèves sur les questions jugées pertinentes, de diffuser l’information et de sensibiliser les autorités concernées aux préoccupations des parents et aux besoins de l’école. L’APE maintient une liaison avec la Coordination régionale du Centre et l’UNAPES B. L’APE prolonge l’action des familles à l’école en les y représentant. Elle a un rôle non seulement d’évaluation (de la vie et des résultats de l’école, suivant leurs attentes), mais aussi de dialogue et d’accompagnement de l’administration scolaire, des professeurs et des élèves. Elle peut jouer un rôle très bénéfique de médiation quand il le faut.

RIB : Comment fonctionnent les APE ?

HARO : Elles fonctionnent sur la base des cotisations statutaires. Ce qui signifie qu’il y a les cotisations dites ordinaires et celles dites spéciales. Les cotisations ordinaires, qui sont de l’ordre de 5 000 FCFA, ont la clé de répartition ci-après : 60% sont dédiés au fonctionnement des APE et 40% dédiés au fonctionnement des établissements ; 5% sur les 60 constituent une contribution pour la coordination régionale des APE du Centre mais aussi pour l’UNAPES B. Malheureusement les cotisations ne sont pas effectives. Nous avons une convention avec l’Etat qui a été signée en janvier 2015, mais qui ne fonctionne pas, car il n’y a pas de lignes de crédit qui sont allouées dans cette convention. Nous avons donc demandé à notre ministère de tutelle de revisiter la convention afin que nous puissions bénéficier d’une allocation pour fonctionner. Nous travaillons difficilement et nous n’avons pas de siège pour fonctionner.

RIB : Nombreux sont les parents qui se plaignent du montant de la cotisation APE ainsi que de l’utilisation qui en est faite. Que répondez-vous à cela ?

HARO : L’inscription d’un enfant dans un établissement d’enseignement s’accompagne forcément de cotisations des parents d’élèves ou frais APE. Ces fonds doivent servir à l’amélioration du cadre et de l’environnement des écoles pour un épanouissement des élèves et de leurs enseignants. Les frais APE sont de l’ordre de 5 000 F à ne pas dépasser. Au niveau de l’UNAPES B,  nous avons rédigé une circulaire, qui a été largement diffusée, pour informer les parents d’élèves du taux à ne pas dépasser. Les frais APE jouent un rôle fondamental dans les APE de base. Les frais de vacation par exemple : il y a des établissements qui manquent d’enseignants. Ceux que l’on appelle les enseignants « sésame » sont beaucoup recherchés. Je pense aux enseignants de mathématiques, de physique chimie, dont le nombre n’est pas élevé. Dans les établissements où il en manque, il faut bien payer les vacataires si on vient à les trouver. C’est avec les cotisations APE qu’ils sont rémunérés. Si on ne les paye pas, vous conviendrez avec moi que les élèves ne bénéficieront pas de cours. En 2015, les frais de vacation au niveau du MENA s’élevaient à plus d’un milliard de FCFA et ils ont été supportés par les APE. Les cotisations APE ont un rôle fondamental. En dehors des frais de vacation, dans les APE de base au niveau des établissements, nous vivons les TIC et les écoles doivent se mettre à niveau en créant des espaces TIC pour permettre aux élèves de s’initier. Il y a aussi les terrains de sport, l’achat de craie, de tables bancs, etc., tout cela est issu des cotisations APE, qui sont conformes aux textes fondamentaux. 

RIB : Pourquoi existe-t-il donc des points de discordes entre parents et APE ? Est-ce qu’il n’existe pas un problème de communication ?

HARO : Si le président d’une APE de base convoque une assemblée générale ordinaire, invitant les parents d’élèves à venir et qu’ils ne viennent pas, ils n’auront pas les informations appropriées. Il revient aux parents d’élèves de s’investir dans leur APE parce que chaque parent qui a un enfant régulièrement inscrit dans un établissement est de facto membre de l’APE. Donc s’il y a une invitation à une assemblée générale, les parents doivent s’efforcer d’y prendre part. S’ils n’y vont pas, ils n’auront pas les informations nécessaires. Ils pourraient fustiger le fonctionnement de l’APE. Et c’est ceux qui ne viennent pas qui sont prompts aux critiques malsaines. C’est vrai qu’il y a des APE qui ne fonctionnent pas bien mais il ne faut pas généraliser et faire des critiques acerbes sur toutes les APE.

ape2RIB : Des voix comme celles de l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou (AESO) s’élèvent pour demander la suppression des cotisations APE, que répondez-vous à cela ?

HARO : Ils fustigent mais ils n’ont aucune information. Quand on a besoin d’information vraie, on va à la source. L’UNAPES B a toujours joué son rôle de facilitateur et de médiateur, un rôle qui a toujours été apprécié au niveau national. On ne peut pas suspendre les cotisations APE car elles jouent un rôle fondamental dans la vie scolaire. Si on supprimait les cotisations APE, qui payerait les vacataires, qui récompenserait les meilleurs élèves en fin d’année scolaire, qui réparerait les écoles qui souffrent de certaines intempéries avec les toits décoiffés suite aux vents violents? Les cotisations ont toujours existé, il faut juste les gérer de façon optimale. Au regard de leur importance, on ne peut pas les supprimer.

RIB : Pendant le temps qu’a duré la suspension des évaluations, votre structure n’a pas été entendue sur la question. Qu’est-ce qui explique ce silence ?

HARO : L’UNAPES B a toujours fait l’option de gérer les problèmes à froid plutôt qu’à chaud. Mais pendant cette période nous avons approché les autorités et discuté avec elles ainsi que tous les partenaires du système éducatif. Nous avons fait un travail immense en coulisses et nous avons tous le droit de nous réjouir de la levée de la suspension, qui permet une reprise des évaluations. L’UNAPES B travaille de manière efficace et efficiente avec tous les partenaires du système éducatif à la recherche de solutions aux différentes crises qui naissent non seulement à titre préventif mais aussi à titre curatif.

RIB : Un trimestre sans évaluations, pensez-vous que cela n’aura pas d’incidence sur le rendement scolaire des élèves en fin d’année ?

HARO : Les enseignants se sont toujours organisés concernant l’aménagement du calendrier  scolaire. Les cours se poursuivaient, ce sont les évaluations qui n’avaient pas lieu. Mais on peut toujours s’organiser, réaménager. Certains enseignants sont des parents d’élèves, donc ils savent ce qui est bien pour les enfants. Donc je me dis qu’ils n’enverront pas les enfants à l’abattoir.

RIB : Quel est votre dernier mot ?

HARO : je voudrais remercier les enseignants qui s’investissent chaque jour pour le bien de nos enfants. C’est un travail difficile qu’ils font mais c’est aussi un sacerdoce. Je voudrais également, au nom de ma structure, présenter nos regrets concernant les agissements indélicats de certains parents d’élèves. Nous avons vu que dans certaines écoles, des parents d’élèves ont eu des agissements indélicats. Je présente mes excuses à la coordination nationale des syndicats de l’éducation. Si nous, parents, nous nous conduisons en inciviques, je ne sais pas quelle éducation nous pouvons donner à nos enfants. Je souhaite également que l’année scolaire se poursuive de façon sereine afin que nos enfants puissent connaître une fin d’année heureuse, faite de succès et de réussite.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo (Stagiaire)

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