jeudi 25 avril 2024

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Adoption du nouveau code électoral : Les groupes parlementaires de l’opposition dénoncent une institutionnalisation de l’exclusion

20180731 101050Ce lundi 30 juillet, quitus a été donné aux Burkinabè de l’extérieur de participer aux échéances électorales de 2020, et ce, à travers l’adoption du nouveau code électoral. Si l’opposition voit d’un bon œil cette décision de faire voter la diaspora burkinabè en 2020, elle rejette tout de même les conditions de ce vote. Pour elle, la loi telle que votée exclut une grande majorité des Burkinabè de l’extérieur, car elle renie entre autres la carte consulaire biométrique détenue par environ neuf cent mille Burkinabè vivant à l’étranger et restreint les lieux de vote aux ambassades et consulats. Pour ne pas plonger leurs pieds dans cette « forfaiture », les députés de l’opposition composés des  groupes parlementaires UPC (Union pour le changement et le progrès), CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès et PJRN (Paix, justice et réconciliation nationale), ont quitté l’hémicycle peu avant le vote.  Au lendemain de cette adoption du nouveau code pénal, les députés mécontents étaient face à la presse pour expliquer leur position. Pour eux, cela est loin d’être une fuite en avant et une politique de la chaise vide comme l’a signifié le président de l’Assemblée nationale, Bala SAKANDE, car ils ont quitté la salle après avoir exposé et défendu leur point de vue, mais une façon pour eux de ne pas participer à ce recul démocratique que représente l’adoption de cette loi.

 

IMG 20180731 101423Depuis 2009, le vote des Burkinabè de l’extérieur fait rage à chaque échéance électorale. Maintes fois annoncé et repoussé, le vote de la diaspora sera enfin une réalité en 2020, car ce lundi 30 juillet, les élus du peuple ont adopté la loi portant code électoral au Burkina Faso. Une loi qui permettra aux fils et filles du pays résidant à l’extérieur de pouvoir effectivement participer à la vie politique de la nation.

Toutefois, l’opposition politique même si elle applaudit cette décision de faire voter les Burkinabè de l’extérieur en 2020, elle s’inscrit tout de même en faux quant aux conditions de ce vote. En effet, pour elle, ce nouveau code électoral est une régression de la démocratie et une institutionnalisation de l’exclusion au pays des hommes intègres, car elle est taillée sur mesure pour non seulement faciliter la fraude électorale, mais aussi, exclure la majorité des Burkinabè qui ne dispose que de la carte consulaire comme pièce prouvant leur nationalité burkinabè. C’est pourquoi, elle a préféré quitter l’hémicycle ce lundi 30 juillet 2018, peu avant le vote de la loi pour ne pas participer à ce « tripatouillage électoral ».

Face à la presse ce mardi 31 juillet 2018, les députés des groupes parlementaires de l’opposition avec à leur tête, Zihma François BACYE, président du groupe parlement Paix, justice et réconciliation nationale (PJRN),Nicolas DA, président du groupe parlement Union pour le progrès et le changement (UPC) et Alphonse NOMBRE, président du groupe parlementaire Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), appuyés par les présidents des partis politiques membres de l’opposition expliquaient mieux leur position. Pour eux, ce nouveau code électoral comporte de graves insuffisances qui pourraient compromettre le vivre ensemble des Burkinabè et mettre dans l’impasse la diaspora dans les différents pays d’accueil.

IMG 20180731 100904Selon les explications de Zihma François BACYE et ses camarades, le nouveau code électoral est discriminatoire, car elle exclut la majorité de la diaspora. En effet, il impose comme documents de vote la CNIB et le passeport burkinabè, en excluant la carte consulaire, qui non seulement était prévue dans la loi 005-2015/CNT, mais aussi était parmi les pièces proposées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « La CENI a proposé trois pièces à savoir la CNIB, le passeport et la carte consulaire biométrique. C’est le gouvernement de façon unilatérale qui a décidé d’exclure la carte biométrique », a noté le député Moussa ZERBO de l’UPC. Pourtant, selon l’opposition environ 985 000 cartes consulaires ont déjà été délivrées à la diaspora burkinabè dont 980 000 cartes biométriques. Des pièces qui font usage de CNIB dans les pays d’accueil, car montrant et justifiant la nationalité burkinabè de ceux qui en possèdent. C’est pourquoi, elle ne comprend pas ce rétropédalage des autorités burkinabè qui risque de mettre en mal les Burkinabè de l’extérieur. « L’autre danger qu’induit une telle mention, c’est qu’on expose nos compatriotes vivant à l’extérieur à des difficultés. En effet, quels sont désormais les droits attachés à l’utilisation de cette carte consulaire ? Au cours des contrôles de police, le détenteur de la carte consulaire peut-il à l’exhiber pour justifier son identité et quelle valeur les agents de contrôle de police vont-ils attacher à ce document, si notre propre gouvernement doute de sa fiabilité », se sont demandé les députés de l’opposition.

20180731 101200L’autre point de discorde entre l’opposition et la majorité, concernant le vote de cette loi, ce sont les lieux de vote de la diaspora qui sont uniquement les ambassades et les consulats. En considérant le potentiel du corps électoral burkinabè dans certains pays d’accueil, l’opposition s’inquiète quant à la capacité des représentations diplomatiques et consulaires du pays de recevoir dans leurs enceintes les électeurs.

Aussi, à travers ce nouveau code électoral, l’opposition voit-elle la naissance d’une autre forme de fraude électorale au Burkina Faso. En effet, les recensements seront faits directement à travers les fichiers que dispose l’Office nationale d’identification (ONI) qui font l’état des Burkinabè en âge de voter ainsi que leur contact. Ces derniers seront par la suite contactés par la CENI via message pour confirmer ou infirmer leur participation au scrutin. « C’est la fraude informatique qu’ils (le MPP et ses alliés) sont en train de mettre en œuvre, mais ça ne passera pas », a dénoncé vigoureusement Zéphirin DIABRE, le Chef de fil de l’opposition sur cette nouvelle formule de recensement.

Toutefois, si tout le monde s’attendait à entendre les actions que compte mener l’opposition afin de mieux se faire entendre par le pouvoir en place, Zéphirin DIABRE et ses camarades se sont voulus plutôt dubitatifs. « On ne peut pas vous dire ici ce qu’on va faire, mais comprenez aussi qu’on ne peut pas rester sans rien faire… Chaque jour que Dieu fait, ils sèment la graine de notre colère. C’est quand on aura rassemblé toutes les graines, on agira… », a déclaré le patron de l’opposition. Et Juliette BONKOUNGOU, député du CDP d’ajouter : « avec ce gouvernement, nous avons fait preuve de patience à rechercher le consensus ».

 

Candys Solange PILABRE/YARO

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