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Rencontre hebdomadaire CFOP-presse : une nouvelle tribune pour parler des questions brûlantes du moment

20180508 114847Ce mardi 08 mai 2018, l’opposition politique burkinabè avec à sa tête le Chef de fil de l’opposition (CFOP), était face aux hommes de médias pour discuter des questions brûlantes de l’actualité nationales. Désormais, selon Zéphirin DIABRE, il en sera ainsi tous les mardis, car cela entre dans la nouvelle stratégie de communication du CFOP qui entend être plus réactif aux questions qui touchent la situation de la nation. Et pour ce premier rendez-vous hebdomadaire, Zéphirin DIABRE et ses camarades, sans langue de bois ont parlé des grandes actualités du moment telles que la situation sécuritaire du pays, la vente de 10% des parts de l’Etat à Maroc Télécom, la délocalisation des Conseils des ministres, le déficit céréalier, la création d’une banque agricole, l’illégalité des sit-in et la politisation des organisations de la société civile (OSC).

 

L’opposition politique burkinabè a décidé d’une rencontre hebdomadaire (tous les mardis) avec la presse pour donner à chaque fois que besoin se peut, son avis sur les grandes questions du moment. Ainsi, ce mardi 08 mai 2018, Zéphirin DIABRE et ses camarades étaient face aux hommes et femmes de médias pour ce nouvel exercice qui entre dans le cadre de leur nouvelle stratégie de communication. Cette tribune selon les conférenciers du jour répond aussi aux sollicitations de la presse surtout qui souhaite une réactivité permanente du CFOP par rapport à l’actualité.

20180508 114902Pour ce faire, le Chef de l’opposition politique (CFOP) a pris l’engagement que tous les mardis matin au moins deux (02) à trois (03) représentants de l’opposition seront à la disposition de la presse pour échanger sur les grandes questions du moment. A l’en croire, le contenu sera fait par les journalistes qui décideront des thématiques à aborder. C’est dans ce sens que le CFOP, propose un partenariat avec la presse en invitant les journalistes à créer un « club de la presse du CFOP », qui sera selon Zéphirin DIABRE, une sorte d’association informelle, dans laquelle, des journalistes de différents organes désignés au préalable par leurs organes respectifs, vont s’approprier l’évènement en transmettant à l’avance les sujets qui seront abordés dans le point de presse à venir et ce, en partenariat avec le service de communication du CFOP. Et autant que faire se peut, le CFOP souhaite que dans chaque organe de presse, ce soit à chaque fois le même journaliste qui vienne afin de ne pas revenir à chaque fois sur des sujets abordés les séances passées.

Pour ce premier rendez-vous hebdomadaire avec les hommes et femmes de médias, Zéphirin DIABRE et ses camarades ont donné leur opinion sur certaines grandes questions du moment à savoir la situation sécuritaire du pays, la vente de 10% des parts de l’Etat à Maroc Télécom, la délocalisation des Conseils des ministres, le déficit céréalier, la création d’une banque agricole, l’illégalité des sit-in et la politisation des organisations de la société civile (OSC).

 Sur la question des attaques terroristes, l’opposition politique burkinabè félicite les forces de défense pour leur bravoure et apporte son soutien au pouvoir dans cette lutte asymétrique. Toutefois, elle interpelle le président du Faso à placer les compétences qu’il faut à la tête des ministères stratégiques tels la défense et la sécurité, car il faut une vraie démarche stratégique et décisive sur la question, toute chose que le CFOP dit ne pas sentir jusqu’à présent.« Si le ministère de la sécurité et de la défense ne sont pas dirigés par des gens compétents, cela pose problème dans ce contexte. Mais cela, il appartient au président du Faso de faire son analyse et de prendre les décisions qui siéent », a noté Zéphirin DIABRE.

Aussi, ce fut l’occasion pour l’opposition de féliciter l’attitude récente des koglwéogo qui ont mis la main sur des supposés présumés terroristes. « S’ils s’ajoutent aux forces de défense et de sécurité avec cette manière de travailler, peut-être que petit à petit on arrivera  à bout de ces forces du mal, car ce sont les mains qui se mettent ensemble pour ramasser la farine », s’est réjouit le président du parti du lion.

20180508 100240Quant à la vente des 10% des parts de l’Etat à Maroc télécom dans la société ONATEL SA, l’opposition trouve que « l’opération s’est faite de façon mouta mouta ». Pour elle, ce sont des parts de l’Etat donc du peuple, donc rien ne saurait justifier une telle liquidation « des bijoux de la famille » à des entreprises extérieures qui du reste à en croire le Syndicat national des travailleurs de l’ONATEL (SYNATEL) ne respecte pas les clauses signés. C’est pourquoi,  le CFOP trouve que ce fut une fois de plus, un encore un rendez-vous raté du pouvoir en place, car « cela aurait été l’occasion de permettre à tous les Burkinabè d’acheter les actions et d’être actionnaire à l’ONATEL ».

Parlant de la délocalisation des Conseils de ministres, le CFOP ne voit pas l’utilité d’une telle démarche surtout dans ce contexte économique et sécurité précaire dans lequel est plongé le pays. D’ailleurs, pour l’opposition, les raisons évoqués par le gouvernement  pour orchestrer « cette ballade ministérielle » sont infondées. « Chaque fois le gouvernement nous fait des états et des rapports sur l’état d’avancement du PNDES en nous disant que tout se passe bien, chiffres à l’appui. Soit ces rapports ont été faits sur la base des éléments récoltés sur le terrain, donc il n y a plus intérêt à y repartir, soit ces rapports sont faux… En plus ce pouvoir  a été mis à la tête de l’Etat sur la base d’un programme et de la connaissance des problèmes des Burkinabè », a remarqué Zéphirin DIABRE. que ces « ballades ministérielles » en perspective, ne sont qu’une façon subtile pour le MPP de faire sa campagne électorale avant l’heure sur le dos du contribuable, dans ce contexte de précarité économique et de terrorisme. « Ce sont nos impôts qui vont servir à battre la campagne du MPP ».

En outre, pour Zéphirin DIABRE, cette délocalisation des conseils des ministres n’est pas une trouvaille du pouvoir en place, mais de Thomas SANKARA,  dans le cadre de la révolution. Mais, pour Zéphirin DIABRE, « les temps ont changé, sauf si on veut faire du populisme ». Par ailleurs, pour l’opposition, cela peut être un couteau à double tranchant pour le gouvernement, car il peut avoir des débordements lors des face à faces avec les populations. De plus, les syndicats peuvent utiliser ce canal pour durcir leurs luttes.

Quant à la question du déficit céréalier, le CFOP note qu’une famine se dessine à l’horizon au Burkina Faso, car le gouvernement a annoncé vingt-deux (22) provinces déficitaires sur les quarante-cinq (45), avec un total de quatre cent soixante-dix-sept mille (477 000) tonnes de déficit céréalier, soit plus de six millions (6 000 000) de Burkinabè qui seront affectés. L’opposition interpelle non seulement donc le gouvernement à ce que des mesures idoines soient prises pour que les populations n’en pâtissent pas, « car il faut d’abord manger à sa faim pour se mettre sur le chemin du développement. L’argent qui servirait pour les ballades ministérielles peut servir à atténuer cette situation ». pour l’opposition, il est aussi impératif que le gouvernement mette enfin  en place une politique hardie en matière de sécurité alimentaire afin de mettre à l’abri les populations.

20180508 100341Sur la question de la création de la banque agricole, l’opposition même si elle apprécie l’initiative, qui n’est pas nouvelle, demande que dans sa mise en place il y ait de la transparence. En effet, l’opposition aurait eu vent que dans l’actionnariat à côté de l’Etat, il y a treize (13) associations rurales, huit (08) entreprises privées, soixante-dix (70) personnes privées et trois (03) sociétés d’Etat.  Des personnes morales et physiques  qui selon le CFOP, on ne connait ni les identités, ni la procédure qui a été suivie pour les choisir au détriment des autres Burkinabè. « Sur quelle base l’Etat a choisi ces gens pour s’associer à lui pour créer une banque. Si l’Etat veut créer une banque pour aider le monde agricole et qu’il a besoin que des personnes physiques s’associent à lui, il devrait lancer une souscription populaire. Comment et sur quelle base on a choisi ces soixante-dix personnes ? Qui les a choisi et pourquoi eux ? », Autant de questions que se pose l’opposition qui demande par ailleurs la publication des noms. Et pour éclairer sa lanterne, elle compte envoyer un courrier au chef de l’Etat et au premier ministre afin de mieux comprendre le processus  de création de cette banque importante pour le monde agricole.

Il faut noter que la tenue hebdomadaire de ces points de presse est une occasion que veut saisir l’opposition pour rendre compte des activités qu’elle mène. Et pour ce premier exercice, l’opposition est revenue sur sa rencontre le 19 avril dernier avec le président du Faso ; rencontre dont il a été essentiellement question de la nouvelle constitution et du vote des Burkinabè de l’extérieur en 2020.

Et si certains ont été déçus de ne pas voir l’opposition politique aborder certaines grandes questions du moment telles que la sécurité, la vie chère avec le président du Faso, c’est parce que l’ordre du jour lui a été imposé. «  Le président du Faso a fixé l’ordre du jour. Il n’a pas dit qu’il voulait entendre le CFOP sur un autre sujet... L’opposition est disposée et disponible à discuter de toutes les questions si l’on la convie », a tenu à préciser Zéphirin DIABRE pour répondre à ceux qui ne comprenaient pourquoi l’opposition face au chef de l’Etat est passé sous silence certaines questions brûlantes du moment.

Sur la question de la nouvelle constitution, l’opposition dit s’en remettre aux juristes, car le Burkina Faso est un Etat de droit. Ainsi, le droit constitutionnel dit que si c’était une simple révision d’une constitution, son adoption pouvait se faire par voie parlementaire, mais s’agissant d’une nouvelle constitution, il faut le faire forcement par voie référendaire. Et pour ce faire, l’opposition se réfère au calendrier de la CENI, qui elle seule, connait le moment opportun pour faire ce référendum. «  C’est le propriétaire de la bosse qui connait l’état de santé de sa bosse ». Toutefois, pour réduire les coûts des élections à venir, l’opposition propose que la révision annuelle de la liste électorale se fasse dans chaque chef lieu de commune au lieu de le faire dans chaque commune du pays.

A cette rencontre avec les hommes et femmes de médias, l’opposition a annoncé qu’elle travaille sur un mémorandum sur la réconciliation nationale afin de faire des propositions pour que les choses avancent à ce niveau.

 

Candys Solange PILABRE/ YARO