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Crises sociopolitiques au Burkina Faso : quel est impact de l’intervention des leaders d’opinion sur leur prévention ou dénouement ?

crisis uneAu cours de cette dernière décennie, le Burkina Faso a été le théâtre de plusieurs crises sociopolitiques qui auraient pu être évitées si les autorités au haut sommet de l’état avaient prêté une oreille attentive à certaines interventions. A titre préventif, des organisations de la société civile, des religieux, des journalistes et des artistes musiciens ont plusieurs fois attiré l’attention des autorités en place sur l’imminence de certaines crises qui malheureusement, pour la plupart, n'ont pu être évitées.

Le 22 juillet 2013, le rapport Afrique no 205 de International Crisis Group sur le Burkina Faso a tiré la sonnette d’alarme en ses termes : « Si le président Compaoré respecte la Constitution, sa succession risque d’être difficile du fait de sa domination sur la scène politique de près de 30 ans et de la fermeture des portes d’une possibilité d’alternance. Si par contre il décide de modifier l’article 37 et se porte candidat pour un cinquième mandat, il risque, oui il faut le dire à haute et intelligible voix et sans ambages, de déclencher un soulèvement populaire à l’image de celui qui a fait vaciller son régime au premier semestre de l’année 2011 ».

Les évêques du Burkina Faso avaient aussi, en son temps, adressé un message aux plus hautes autorités de la nation sur l’inopportunité de la révision de l’article 37. Des journalistes, des artistes musiciens et plusieurs Organisations de la société civile (OSC) en ont fait de même. Malgré tout, ce qu’avaient prédit tous ces messages n’a pu être évité. Ce qui nous amène à nous poser la question de savoir quel est l’impact réel de ces interventions sur la prévention des crises sociopolitiques au Burkina Faso. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette attitude de nos dirigeants ? Est-ce un manque d’intérêt pour ces messages ou une incapacité desdites autorités à surmonter les difficultés afin d’éviter ces crises? Pour ce qui est du terrorisme, l’artiste musicien Seydou Zongo, alias Zêdess, l’avait dénoncé dans une chanson qu’il a titrée : « les barbus frappent à nos portes, c’est pourquoi je m’emporte » en 2013, mais aucune mesure sécuritaire n’a été prise par les autorités d’antan pour que le pays des hommes intègres ne vive pas ce qu’il vit aujourd’hui.

crisis 2Pour le Dr Albert Ouédraogo, « la valeur de l’humain dans les sociétés de l’oralité, c’est la valeur de sa parole. Aujourd’hui dans les sociétés modernes, on parle d’homme de parole. Quand vous êtes un homme sans parole, vous n’êtes pas crédible et vous n’êtes pas intègre. La crise de la parole est liée à la politique politicienne, à la corruption, à l’impunité et à la déification de l’argent ».

Dans ce contexte difficile que vit le Burkina Faso, les autorités politiques gagneraient à écouter toute intervention, même celles de ceux qui n’ont pas voix au chapitre, et à revoir certaines de leurs décisions. Car les paroles de ceux-ci, leurs écrits sont très souvent d’une valeur inestimable. La grève voilée des financiers et de plusieurs autres syndicats en dit long. Si les différentes critiques faites sur les antennes des radios et télés à travers les émissions interactives et les commentaires de certains organes de la presse en ligne étaient écoutés, cela éviterait bien des problèmes.

Pour finir, nous pensons que le contenu des médias qui n’est rien d’autre que l’ensemble des messages transmis par ces différents leaders d’opinion et le message des artistes musiciens devraient influer sur le mode de gouvernance de nos dirigeants.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné