En riposte à une attaque terroriste qui a fait 14 victimes à Kaïn (province du Yatenga, région du Nord), les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina ont mené lundi 4 février des opérations terrestres et aériennes qui ont permis de neutraliser 146 terroristes dans trois départements.
Les oiseaux de mauvais augure qui ont vite fait de crier à l’apocalypse au Burkina Faso sont restés bien silencieux à cette annonce de l’état-major général des armées. Il ne serait pas étonnant qu’ils reviennent à la charge avec leurs chiffres tronqués et leur plume corrosive pour se tailler sur mesure une certaine crédibilité. Une chose est de tirer la sonnette d’alarme au sujet du silence troublant des forces de défense et de sécurité et face aux incursions des groupes armés, une autre est de se délecter de l’élimination physique de ses propres compatriotes. Aptes à publier des photos de soldats tués, de biens vandalisés ou d’édifices saccagés, ils semblent avoir parfaitement choisi leur camp en restant muets comme des carpes d’eau douce boueuse.
Dès sa désignation à la tête du département de la défense et sans même lui avoir accordé le bénéfice du doute, de pseudo-experts en stratégie militaire ont crié haro sur Chériff Sy. De faux profils Facebook ont été créés en son nom. Des acteurs politiques de renom et des facebookers en mal de scoop ou de buzz se sont, curieusement, empressés de relayer des informations fallacieuses émanant de ce faux profil. « Le camp Baba Sy et le ministère de la Défense seront délocalisés au Nord » sont des propos qui y sont attribués au nouveau ministre de la Défense.
Avant tout, la guerre contre le terrorisme est loin de pouvoir être gagnée en un clin d’œil. Ensuite, aucune des batailles ne sera remportée sans l’engagement effectif et sincère des populations. Les « fous de Dieu » le savent et sèment la psychose en imposant l’omerta consistant à faire taire de potentiels indicateurs ou en brandissant contre les plus téméraires l’épouvantail d’une exécution punitive. Les échecs antérieurs, les succès à venir, la sueur et le sang versés fortifieront et affineront de meilleures perspectives de riposte contre les assaillants. Les railleries sur les réseaux sociaux tendant à dénigrer la combativité des soldats ainsi que l’instrumentalisation de prétendus lanceurs d’alertes « motivés » à saper le moral des troupes ne doivent aucunement émousser la détermination des patriotes aux ordres. L’armée burkinabè, en plus des armes, a besoin du soutien constant des citoyens de ce pays pour rester motivée. De nombreuses guerres ont été gagnées dans le monde grâce à un mental d’acier de militaires soutenus inconditionnellement par une population fière de ses hommes et de ses terres. Les terroristes adorent le désordre et la désunion. Cette riposte salvatrice témoigne de la détermination des nouvelles autorités de l’armée à défendre sans tambour ni trompette l’intégrité territoriale du Burkina Faso.
Tant que les clivages ethniques demeureront, que la soif de vengeance animera de nombreux acteurs politiques et, enfin, tant que des citoyens se tromperont de combat, quel que soit le Burkinabè qui gouvernera ce pays, la paix y sera un vain mot.
Kandobi Yéda
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