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Burkina : Le prix du transport est évalué en fonction du prix du carburant

aatransp uneL’augmentation du prix du carburant touche directement les transporteurs routiers, plus précisément les petits transporteurs qui font déjà face à la concurrence. Interrogés sur une éventuelle augmentation du prix du transport suite à l’augmentation des prix du carburant, les transporteurs des petits cars communément appelés « Dina » reconnaissent avoir augmenté le prix du transport parce qu’ils ne pouvaient plus supporter les dépenses liées au carburant avec les mêmes tarifs.

« Nous n’avons pas d’autre alternative que d’augmenter un peu le prix du transport », nous confie Mahamadi Yaméogo, le regard évasif. Il explique : « Pour aller à Cinkansé, on se ravitaillait à 50 mille francs pour le carburant, mais maintenant il faut 70 mille francs d’essence pour ce trajet. Si on n’augmente pas, comment faire pour réaliser un bénéfice ? »

Même son de cloche chez Sisco Toyeri, chauffeur également de mini car à la gare de l’Est, pour qui l’augmentation des coûts du carburant constitue une difficulté pour eux. « Cela nous pénalise beaucoup, certains passagers ne comprennent pas, ils veulent qu’on garde le même prix. D’après eux, c’est du racket que nous faisons. Par exemple, avant on faisait l’aller-retour Ouagadougou-Pouytenga avec 20 mille francs d’essence. Or actuellement, il faut 30 mille francs de carburant.  On a donc été obligé de majorer le prix du transport de 500 F».

aatransp 2Cette augmentation du prix du ticket a réduit le nombre de clients de certains chauffeurs de mini cars, comme nous le confirme Sisco Toyeri : «  On revient juste du péage ; on n’a pas eu de clients. Ça fait deux semaines qu’on n’a plus de clients. Notre véhicule n’a aucun souci technique, seulement les voyageurs préfèrent prendre les cars. »

« Si c’est possible de revoir le prix du carburant à la baisse, cela nous arrangera. Il y a une augmentation tous azimuts des prix ; plus rien n’est régulé, comme si le pays n’était pas gouverné », clame Frédéric Ouédraogo.

Pendant que les autres expriment leur désarroi, un autre transporteur surgit et lance : « Ils peuvent ajouter jusqu’à 1000 francs s’ils le veulent, de toute façon qu’est-ce qu’on peut faire. Ceux qui veulent voyager vont le faire quel que soit le prix.»

Quel est le sort des usagers ?

Selon les transporteurs, certains clients comprennent, d’autres non.

« Nous savons que ce n’est pas facile, mais nous demandons aux passagers de comprendre et aux dirigeants de prendre les mesures idoines», indique Ablassé Yalgo, chauffeur de mini car.

Mahamadi Yaméogo, transporteur également, affirme que ses clients comprennent parce qu’ils voient la réalité du terrain, seulement ils ne sont pas contents.

aatransp 3Amaoulay Kinda, usager en partance pour Nagréogo, a constaté une augmentation de 500 francs sur le transport. Il dit comprendre la situation au vu des réalités. « Avant, on faisait l’aller-retour à 2000 francs, actuellement, c’est 2500 francs. Mais on comprend puisque qu’on voit que les prix du carburant ont augmenté », a-t-il dit.

Cette augmentation des prix du transport est-elle agréée par le syndicat des transporteurs?

Quand les autres transporteurs parlent d’augmentation, Albert Ouédraogo fait remarquer qu’il faut le mot d’ordre du syndicat avant de le dire. « En tant que chauffeur, si je dis que les prix du transport ont augmenté, le syndicat peut me demander des comptes. Je pense que si jamais les prix du transport augmentent, celui qui a un moyen de déplacement comprendra parce qu’il se ravitaille en essence et sait que les prix ne sont plus les mêmes », lâche-t-il.

Pour Mahamadou Kargougou, chef de la gare de l’Est, le syndicat ne s’est pas encore prononcé sur une quelconque augmentation des prix du transport. « Pour le moment, de façon officielle, ce sont les anciens tarifs qui sont en vigueur. Les grandes sociétés de transport nous font la concurrence et prennent nos clients. Si on augmente le transport, on risque de perdre les quelques clients qu’on pouvait avoir. »

Le chef de gare dit attendre la décision du syndicat pour d’éventuelles augmentations.

Nafisiatou Vébama