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Opérations de contrôle sur les axes routiers : opportunités d’offres et de sollicitations de rétributions illégales pour des agents de la gendarmerie

gend une64% des opérations de contrôle des documents d’identité et autres sur les actes routiers et 36 % des activités de police judiciaire ont été des opportunités de sollicitation de rétributions illégales perçues par des agents de la gendarmerie. Ces actes ont fait de la maréchaussée le 4e service public le plus corrompu au Burkina en 2018, en tout cas selon le rapport du Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC). 

16 des 25 cas de rétributions illégales déclarées sont survenus lors d’opérations de contrôle de documents d’identité et d’autres documents sur les axes routiers et le reste lors des activités de police judiciaire, révèle le rapport 2018 du REN-LAC. Les trafics et rackets ont, le plus souvent, mis en cause les Forces de défense et de sécurité (FDS) sur les routes et les différents axes frontaliers, toujours selon ledit rapport. Ces actions ont fait l’objet de dénonciations, aussi bien par la presse écrite que les médias audiovisuels dans ce contexte de crise sécuritaire aiguë. De plus, plusieurs enquêtes ont fait cas d’activités de contrebande qui se développent aux frontières et des rackets contre les populations par des FDS et singulièrement la gendarmerie, selon le REN-LAC. A titre d’exemple, « sur l’axe Ouaga-Cinkansé, dans la moitié des postes de contrôle (police ou gendarmerie), il faut débourser systématiquement la somme de 1000 F CFA en présentant ses papiers de véhicule, peu importe que l’on soit en règle ou pas », révèle Radio Oméga.  La chaîne de radio privée a diffusé à ce propos, le 16 février 2018, une enquête intitulée « Le Burkina du racket ». Réalisée sur les axes Ouaga-Cinkansé (frontière du Togo) et Ouaga-Seytenga (frontière du Niger), celle-ci a mis à nu les tracasseries auxquelles sont confrontés au quotidien les transporteurs routiers de la part des FDS. Le même sujet a fait l’objet d’un reportage diffusé le 11 mars 2018 sur la Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB) et intitulé « Corridor Cinkansé-Ouagadougou : entre fluidité du transport et fluidité des billets de banque », évoquant le rôle négatif joué par la police et la gendarmerie nationales dans le développement des pratiques d’extorsion d’argent. « C’est devenu une sorte de convention. Dès que tu descends du véhicule, il faut apprêter au moins 500 F CFA », a confié un transporteur routier. « Si la gendarmerie pouvait contrôler les véhicules pour voir si tout est en règle, ça allait être vraiment bien. Mais c’est seulement les 1000 francs ou 500 francs qui les intéresse », renchérit un autre. Et un troisième, visiblement exaspéré, de conclure : « Nous devons payer 2000 francs à la gendarmerie ici. Quand tu t’arrêtes pour le contrôle, les agents chargés de la sécurité ne viennent pas à toi. C’est toi qui dois les rejoindre avec 500 ou 1000 francs dissimulés dans les documents du véhicule. » A propos de cette pratique mafieuse sur les axes routiers, selon ce rapport 2018, Sidwaya écrivait à son tour : « Avoir ses vaccins à jour quand on est en voyage est très important, notamment quand la destination comporte des risques de santé. Mais pour des sommes d’argent, des forces de sécurité font fi de ces dangers pour la santé publique. Exposant de facto les populations à toute sorte de maladies », dans un reportage édifiant titré ‘’Postes frontaliers’’ ».  

Selon plusieurs autres reportages et enquêtes, cette pratique déviante tend à devenir une norme tacitement établie entre corrupteurs et corrompus sous la complaisance ou la complicité des populations et des autorités. Le plus inquiétant, c’est que le phénomène aille grandissant malgré les multiples enquêtes et dénonciations. On se pose la question de savoir à quand la fin de ce phénomène.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Bekuoné