Présidentielle du 22 novembre : Des citoyens entre joie et regrets

pdentielle uneRoch Marc Christian Kaboré a été réélu président du Faso dès le 1er tour avec 57,87% des suffrages, selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le jeudi 26 novembre 2020. Eddie Komboïgo, le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), arrive 2e avec 15, 48% des suffrages. Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), est classé 3e avec 12, 46% des voix. Radars Info Burkina a promené son micro dans la capitale burkinabè pour savoir ce que les citoyens pensent de ces résultats du scrutin présidentiel.

Le sexagénaire Mahamadi Congo est en train de prendre son petit déjeuner dans un kiosque. Voici ce qu’il nous a confié : « Le coup K.-O. a été réalisé, Dieu merci. Roch Marc Christian Kaboré avait de l’assurance, même si sur le plan sécuritaire le pays rencontre beaucoup de difficultés. Que ses adversaires acceptent leur défaite et contribuent au développement de la nation. »

Mohamed Ouaro dit ne pas être surpris par la victoire dès le premier tour du candidat Roch Marc Christian Kaboré. En raison de ses réalisations lors de son mandat, la population ne pouvait que lui renouveler sa confiance, foi de M. Ouaro. « Donc il a largement mérité sa victoire au premier tour», ajoute-t-il.

Selon Awa Sawadogo, étudiante à l’université Joseph Ki-Zerbo, Roch Kaboré a mieux battu campagne que ses challengers. En plus, la scission du CDP et les démissions au sein de l’UPC ont porté préjudice à ces partis d’opposition lors de la présidentielle.

pdentielle 2« J’ai voté pour Roch Marc Christian Kaboré. Je lui adresse mes félicitations. Je ne suis pas surpris de ces résultats. Les autres candidats sont des adversaires et non des ennemis. Je souhaite qu’ils se mettent ensemble pour répondre aux besoins de la population », déclare Moussa Bako, étudiant.

Quant à Mohamed Rabo, il dit être très surpris de la victoire de Roch Marc Christian Kaboré. « La gestion du pays ces 5 dernières années par le président sortant a été un échec. Donc je ne peux qu’être étonné de le voir réélu pour un second mandat », affirme-t-il. 

Jules Ouédraogo, jeune étudiant, est dans la déception également, lui qui ne pensait pas que Roch Kaboré remporterait aussi facilement l’élection présidentielle. « Son bilan n’est satisfaisant sur aucun plan, mais comme vous le savez, les Burkinabè ne votent pas pour un candidat sur la base de son programme ou de son bilan. Il y a d’autres considérations qui les motivent », déplore-t-il.  Il ajoute qu’une chose est sûre en tout cas : si Eddie Komboïgo devient chef de file de l’opposition politique, Roch Kaboré aura du pain sur la planche, eu égard à la rivalité qui existe entre les partis des deux hommes.

Alassane Kinda s’attendait à un second tour. « Cette année, il y a trois partis influents qui ont participé à ces élections couplées.  Or, en 2015 les plus influents étaient le MPP et l’UPC et malgré cette situation, Roch Kaboré a remporté les élections avec un pourcentage qui n’atteint pas le taux qu’il a réalisé cette année. En outre, on a noté des irrégularités dans ces élections. Mobiliser autant de ressources pour acheter les voix de ses compatriotes, c’est indécent. On doit se faire élire sur la base de son programme et non sur la base d’autre chose », martèle-t-il.

Selon Ouaba Madiéba, la classe politique actuelle doit être renouvelée. « Parce que, que ce soit Roch Kaboré, Eddie Komboïgo ou Zéphirin Diabré, c’est la même chose en matière de gouvernance », soutient-il.

Aly Tinto