On a constaté depuis hier, lundi 23 novembre, l’arrêt de la publication des résultats du double scrutin du 22 novembre par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pourtant, de nombreux Burkinabè étaient impatients d’avoir les résultats finaux de cette élection couplée. Radars Info Burkina a promené son micro dans la ville de Ouagadougou pour recueillir les impressions des citoyens sur cette situation. Lisez plutôt.
Les avis au sein de la population sont partagés. Si pour certains citoyens burkinabè il n’y a pas lieu de contester les résultats des votes, pour d’autres par contre il faut les revoir sans pour autant annuler les élections. Mais il y a aussi ceux qui pensent que les différents partis doivent trouver un consensus pour éviter que la situation dégénère.
Jean Camille Ziba dit avoir appris depuis hier dans l’après-midi la suspension de la proclamation des premiers résultats du double scrutin en raison de la fraude dénoncée par l’opposition politique. « Je pense que cet arrêt relève d’une grande sagesse pour ne pas créer plus de polémique et de tension entre les gens. Mieux vaut arrêter, trouver un terrain d’entente pour que tout le monde soit au même niveau de compréhension et qu’il y ait la transparence », déclare-t-il. Et d’ajouter qu’il pense que ce temps mort permettra de calmer la population. Il pense également que l’opposition est dans son rôle quand elle dénonce cette situation. Elle doit porter plainte en cas de fraude et se concerter.
« Nous ne sommes pas sans savoir qu’ils ont également injecté de l’argent dans leur campagne comme tout autre parti et que le Code électoral sanctionne la fraude », lance M. Ziba.
Augustin Zongo abonde dans le même sens, lui qui déclare : « Je pense que la CENI veut aller dans le sens de l’apaisement, au moins écouter les opposants avant de se prononcer sur la suite du processus. » A son avis, cette suspension est une bonne chose et la réaction de l’opposition est normale parce qu’elle a eu ses représentants dans les bureaux de vote. « Il se peut que les opposants aient d’autres informations sur lesdites fraudes, mais la manière de se plaindre n’est pas bonne », affirme M. Zongo, qui ajoute que l’opposition burkinabè est composée d’hommes qui devraient suivre les voies légales de recours en cas de suspicions de fraude électorale.
Selon Cédric Bazié, il n’y a pas eu de magouilles à ces élections. « Si le MPP a gagné, l’opposition doit l’accepter et ceux qui ont perdu devront s’armer de patience et de courage et attendre les prochaines échéances électorales». Pour lui, les membres de l’opposition ne sont que de mauvais perdants.
Pour le Dr Inoussa Zongo, « il faut proclamer les résultats tels que nous les avons actuellement ; il faut aller jusqu’au bout. C’est vrai que l’opposition les conteste au motif qu’il y a eu fraude, mais où sont les preuves de cette présumée fraude ? On entend parler d’irrégularités. Une irrégularité n’est pas forcément une fraude, mais peut être due à une mauvaise organisation du scrutin, donc aujourd’hui tout le monde devrait accepter les résultats de ces élections. »
Si la plupart des citoyens prônent l’entente et la paix, d’autres personnes, à l’exemple d’un commerçant de la place, affirment être prêtes à descendre dans la rue s’il le faut.
Un autre a abondé dans ce sens, lequel a déclaré : « J’adhère à cette contestation des résultats car pour moi, s’il y a eu des irrégularités il faut les dénoncer. »
Arnold Junior Sawadogo et Farida Elise Sawadogo (stagiaires)