Elections couplées du 22 novembre : Que retenir de l’utilisation des réseaux sociaux pendant la campagne ?

tnto uneNous sommes à 5 jours des élections présidentielle et législatives au Burkina Faso.  Ils sont treize au total à vouloir s'installer au palais présidentiel de Kosyam. Outre les médias classiques, les réseaux sociaux sont exploités tant par les politiciens que par les activistes, chacun à sa manière.

La campagne électorale a débuté le 31 octobre dernier. Tous les candidats à la présidentielle ont leur page ou compte Facebook. Les partis politiques également disposent de pages fréquemment animées.   Certains partis politiques, en plus des publications, font souvent des directs de leurs meetings via ce canal.

Sur Twitter, certains candidats sont également présents. Des partis ont mobilisé des militants qui sont aussi des activistes pour une présence effective sur la toile.  

La première semaine de la campagne a été très animée dans la blogosphère avec d’abord la sortie de Simon Compaoré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), lors du premier grand meeting de son parti à Bobo-Dioulasso avec l’expression « Hakuna Matata » qui, traduite du swahili au français, signifie « il n’y a pas de problème ». La vidéo, très partagée sur WhatsApp et Facebook a amusé plus d’un internaute.

La réponse du candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, ne s’est pas fait attendre. « Akuna Shida », a en effet rétorqué ce dernier, ce qui signifie en swahili « il y a problème ».

tnto 2Par la suite, les internautes ont beaucoup commenté les options opposées entre le président sortant Roch Marc Christian Kaboré et deux adversaires Eddie Komboïgo et Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), quant à la lutte contre le terrorisme.

Kaboré est opposé à un éventuel dialogue avec les groupes armés. Pourtant Komboïgo et Diabré promettent le dialogue avec les groupes armés s’ils sont élus.

Par la suite, c’est la promesse de Zéphirien Diabré de « creuser un canal du Burkina Faso jusqu’à la mer » qui a mis en ébullition la toile. Pendant que certains croient à la réalisation du projet, d’autres par contre le jugent irréaliste et s’en moquent même.

Fait marquant, le 9 novembre, la page Facebook du ministère de  l'Urbanisme et de l'Habitat a publié une vidéo de la mobilisation des militants du MPP dans le Nayala. Très vite, les internautes ont fait des captures d’écran. Des activistes ont, à cette occasion, dénoncé une politisation de l’administration publique. Une publication supprimée quelques minutes après. « La Direction de la Communication et de la Presse Ministérielle s'excuse auprès de l'opinion publique de la publication relative à l'actualité politique. Votre page ne saurait faire l'apologie d'un parti politique », pouvait-on lire sur la page dudit ministère.

En outre, des images des candidats à la présidentielle qui ont de la peine à mobiliser pendant leurs sorties  ont été beaucoup partagées.

Depuis le lundi 16 novembre, c’est la sortie de l’artiste musicien Floby qui fait polémique sur la toile. Après avoir presté lors d’un meeting pour le MPP, l’artiste a déclaré : «Nous avons vu le projet de développement. Donc pour moi, c’est donner encore confiance à mon Papa Roch pour signer un nouveau contrat pour les 5 ans à venir pour qu’il puisse finir son projet de développement ».

Une sortie qui a suscité une levée de boucliers pendant que d’autres activistes et internautes soutiennent le musicien.    

Selon l'Association des blogueurs du Burkina (ABB), lors de la première semaine de la campagne électorale, Facebook a été le canal le plus utilisé pour cette campagne avec 96%, suivi de Twitter avec 3% et 1% pour média Web. Par ailleurs, 76% des propos sont non incendiaires contre 24% qui sont incendiaires. 45% des publications ont un ton défavorable (critiques négatives, insatisfaction de certains programmes présidentiels, etc., 45% des publications ont un ton favorable. Enfin ceux qui ont un ton neutre représentent 10%.

Aly Tinto