Ils étaient nombreux à converger vers le Ciné Burkina dans la soirée du 17 juin pour être témoins de la nouvelle sortie filmique des jeunes réalisateurs Yves Edgard Bonkoungou et Dos Bavukahe. Cinéphiles, professionnels du cinéma, parents et amis des deux cinéastes n’ont pas marchandé leur présence à la première du film «Maman oublie-moi». C’est un long métrage de 90 mn coréalisé où sont abordés des thèmes comme l'amour, l'éducation des enfants, la cupidité mais aussi l'unité de la famille.

C’est une ambiance bon enfant qui régnait dans la cour du Ciné Burkina en cette soirée du 17 juin. Avant de rejoindre la salle obscure pour suivre en exclusivité le film «Maman oublie-moi», les invités ainsi que les cinéphiles présents ont eu droit à une animation musicale assurée par Juguel Mpeti, compositeur des chansons que l’on peut entendre dans l’œuvre. Les selfies et photos avec les réalisateurs et acteurs étaient également de la partie, sur le tapis rouge déroulé à cette occasion. Dans le public, on notait la présence de professionnels du 7e art à l’image du réalisateur Gaston Kaboré, par ailleurs mentor d’Yves Edgard Bonkoungou, des comédiens Gustave Sorgho et Saturnin Mila mais aussi d’Abdoul Bagué, dont le film « Non-loti » a accroché plus d’un cinéphile.

 «Maman oublie-moi» est un long métrage d’une heure trente minutes qui évoque la vie d’une petite famille dont le chef de ménage, Habib, est chauffeur de taxi. C’est un homme au revenu modeste, qui se bat au quotidien pour le bien-être de sa famille. Cependant sa femme Téné est de plus en plus exigeante et rêve d’une vie de luxe. Elle fait la rencontre d’un homme très riche, quitte son foyer et sa petite fille Mina pour aller vivre avec celui-ci. Partagée entre un grand confort et la nostalgie de son intelligente fille et de son mari attentionné, Téné est par ailleurs confrontée au refus de son nouveau conjoint de lui faire un enfant. Elle ne tardera pas à découvrir pourquoi.

Des questions comme l'amour, l'éducation des enfants, l'unité de la famille et l'homosexualité sont abordées dans l’œuvre, avec pour but d’éveiller chez le cinéphile une prise de conscience face à certains évènements du quotidien. 

«Ce sont des faits réels. Beaucoup de gens vivent ces situations. C’est vraiment des maux qui minent la société. Très souvent, on ne prend pas le temps de réfléchir assez, notamment à sa progéniture, avant de prendre des décisions», a déclaré Yves Edgard Bonkoungou.

Habib Etongo, congolais vivant au Burkina Faso, est l'acteur principal de «Maman oublie-moi». Avec ce film, il signe ainsi son entrée dans le 7^e art en tant qu’acteur. «Je suis infographe, c'est mon tout premier rôle en tant qu'acteur, j'ai été repéré par Yves Edgard Bonkoungou et Dos Bavukahe, des amis de longue date. Ils avaient un projet, après ils sont venus me voir pour le design, par la suite je les ai aidés à organiser le casting. Après ils m'ont regardé dans la vidéo de casting, ils ont dit pourquoi pas moi pour le rôle d’acteur  principal. J'ai dit je n'avais jamais joué dans un film, ils ont dit que ce n'était pas grave et qu’ils me coacheraient. Ainsi, on a commencé le tournage et il s'est bien passé», a fait savoir Habib Etongo.

Au sortir de la projection, les cinéphiles apprécient positivement la pertinence des sujets abordés. «C'est un bon film qui donne une leçon de vie », a  confié Inès Sawadogo. «Ce sont des réalités du moment, donc c'est très bien», a pour sa part déclaré M. Bonkoungou, père du jeune réalisateur.

«Maman oublie-moi» est à voir au Ciné Burkina du 17 au 30 juin aux  séances de 18h30, 20h30 et 22h30.

Armelle Ouédraogo

Aly Tinto (Stagiaire)