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Remous sociopolitiques : La musique ou la voie royale de la sensibilisation

music une « La musique est un moyen de sensibilisation plus puissant que tout autre, parce que le rythme et l’harmonie ont leur siège dans l’âme. Elle enrichit cette dernière, lui confère la grâce et l’illumine », écrivait Platon dans son ouvrage La République. Pour cet auteur, la musique est un moyen efficace de communication aux mains des artistes musiciens. Mais ces derniers arrivent-ils à l’utiliser à bon escient pour atteindre les objectifs de sensibilisation escomptés ?

La musique est au cœur de la vie de tous les peuples du monde. Elle a un consommateur universel et constitue un outil de communication. De nos jours, il est difficile d’imaginer une journée sans musique, cet art faisant partie intégrante de la vie quotidienne. La musique s’est propagée dans la démarche de communication et joue un rôle éminent en Afrique. Elle est partout pour accompagner les évènements heureux et malheureux. Conscients de cela, des artistes musiciens et d’autres acteurs du monde culturel se constituent en collectif pour sensibiliser les populations aux thématiques aux fins de contribuer à la résolution de crises sociopolitiques au Burkina Faso. Ce fut le cas, par exemple, en 2009 après l’inondation du 1er septembre de même qu’en 2015 pour prévenir la fièvre à virus Ebola, qui était alors très répandue dans certains pays africains.

Cette année, la tradition, une fois de plus, a été respectée. Après le massacre de Yirgou, un collectif d’artistes musiciens s’est constitué pour appeler les Burkinabè à la cohésion nationale afin qu’ensemble nous affûtions nos armes pour lutter contre l’hydre terroriste.

music2Pour certains observateurs avertis de la scène musicale burkinabè, tout artiste musicien devrait avoir ce sursaut patriotique en ces périodes de remous sociaux. De l’avis de Papus Zongo, producteur d’artistes musiciens, « producteurs d’idées et de savoirs, les artistes doivent fortement s’engager pour susciter une prise de conscience dans ce climat d’insécurité que connaît le Burkina Faso ». Le Dr Dramane Konaté abonde dans le même sens, qui affirme :  « L’artiste n’a pas forcément besoin d’une carte politique pour se mettre au service du peuple. » Pour lui donc, l’art engagé est l’art du peuple, servi au peuple par l’artiste du peuple. Pour le dramaturge Etienne Minougou, «tous les arts regorgent de ressources puissantes qui peuvent changer les comportements ». Selon lui, un artiste ne doit pas attendre d’être convoqué pour mettre ses talents au service de la population. L’artiste musicien Seydou Zongo, alias Zedess, par ailleurs directeur général du CENASA, trouve que la création culturelle est l’une des réponses à cette morosité ambiante que connaît actuellement le pays des hommes intègres. Pour l’Etalon de la musique burkinabè, l’artiste à travers ses œuvres est le garant de la vie.

Le professeur Albert Ouédraogo, lui, souligne que l’artiste n’est pas toujours dans la vertu quand il se bat pour des intérêts égoïstes. Il martèle que c’est lui qui doit se mettre au-dessus des divergences, car étant l’espérance et la foi en un avenir meilleur.

Dans ce contexte de terrorisme marqué par des tentations de stigmatisation, les artistes musiciens du Burkina Faso sont invités à faire preuve de patriotisme par le rôle sensibilisateur du contenu de leurs œuvres.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné