La semaine nationale de culture (SNC) est le rendez-vous biennal de la culture burkinabè et africaine en générale, qui vise faire la promotion des richesses qu’elle regorge. Pourtant ces dernières années un dérapage est constaté dans ses objectifs qui lui étaient attribués à l’origine. En ce sens que les produits locaux sont de moins en moins visibles lors de cette rencontre.

La première édition de la SNC s’est déroulée du 20 au 30 décembre 1983 à Ouagadougou. Il faut noter que  la SNC a été créée de la volonté affirmée de placer la culture au centre des enjeux du développement. En effet le Burkina Faso est un pays qui compte plus de soixante ethnies,  ce qui fait de lui un pays riche culturellement parlant. Cet événement serait donc un cadre de rencontre et de brassage des expressions qui œuvrent à la valorisation des composantes de nos cultures. Aussi cette manifestation favorise une meilleure interpénétration des communautés aux fins de construction d’une nation riche de la grande diversité de ses cultures, de l’équitable et juste apport de toutes les expressions. Egalement de faire converger tout le potentiel artistique et culturel de sorte à favoriser une meilleure compréhension ce qui constitue un défi majeur et une prise de pari pour l'avenir.

La SNC c’est aussi une diversité culturelle qui est aux rendez-vous. Il y a entre autres, de la danse, musique et chanson traditionnelle ; l’art plastique (peinture, sculpture, bronze, batike. La SNC c’est aussi l’art culinaire avec des mets et des boissons traditionnels. En plus de cela il y a des sports traditionnels, tels que les luttes et tirs à l’arc. Il faut noter que l’événement phare de la SNC demeure  la foire d’exposition des articles culturels, tels  que les objets d’arts, les tenues traditionnelles qui participent à la promotion de la culture burkinabè et de l’Afrique en général.

 Cependant,  la SNC perd de sa valeur d’année en année. En effet on constate de plus en plus qu’il y a une inondation de produits et articles qui n’ont aucun lien avec la culture africaine. C’est surtout des produits ‘’chinois’’ ou produits importés tels que  les montres, colliers, jouets (jojo, automobile miniature…), sacs, chaussures qui sont les plus exposés. Ne serait-il pas judicieux de revoir la politique d’exposition des produits ? Cela, à travers une réglementation plus restrictive, car qui dit SNC dit promotion de la culture africaine en général et celle burkinabé en particulier et non promotion des produits étrangers  . Pour en arriver à consommer nos produits locaux, il faut des actions concrètes. Mohamed Tidiane DEZART, artiste-peintre abonde dans le même sens : « La Semaine Nationale de la Culture (SNC) a perdu de son authenticité d'avant. Elle n'est plus tellement le lieu de rayonnement de notre culture, mais un marché où on ne voit que des objets et  des articles qui n'ont rien d'artistiques et de culturels. Je n’attends pas grand-chose de cette manifestation, puisque les tableaux que je produis n'intéressent pas les nationaux, ce sont les Blancs qui s’intéressent plutôt à cela. Or, depuis qu'il y a des attaques terroristes au Burkina Faso, ces derniers sont devenus rares. J'appelle surtout les autorités à travailler à redonner à la SNC son véritable caractère culturel ».

Cela n’expliquerait-il pas la démotivation inquiétante des habitants de ville de Bobo Dioulasso, à l’endroit de la SNC ?  

Edwige SANOU