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19e édition de la SNC : un bilan mi-figue mi-raisin

stanLes lampions se sont éteints sur la 19e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) le vendredi 30 mars dernier dans la ville de Sya. Environ 450 stands et 70 buvettes étaient mis à la disposition des exposants selon le comité national d’organisation. Au total, ce sont plus de mille deux cent quatre-vingt-sept (1 287) compétiteurs, toute catégorie confondue et au moins trente mille (30 000) festivaliers qui étaient  attendus à cette grande messe de la culture burkinabè. Si le comité d’organisation se félicite du bon déroulement de cette SNC 2018, la plupart des exposants, eux, broient actuellement du noir, car ayant réalisé des pertes eu égard de la morosité du marché.

 

La biennale de la culture burkinabè a refermé ses portes vendredi dernier à Bobo-Dioulasso. Côté organisation, les petits plats ont été mis dans les grands afin que cette 19e édition soit une réussite et que la Semaine nationale de la culture (SNC), gagne en maturité. « Le bilan que nous dressons est vraiment satisfaisant étant donné que l'ensemble des activités que nous avions programmées ont été réalisées Que ce soit les compétitions en art du spectacle, l'expression en arts plastiques, au niveau de la littérature, de l'art culinaire, les sports traditionnels, tout le programme a été intégralement respecté. Parlant du volet festival, du village des communautés à la foire artisanale et commerciale en passant par l'exposition littéraire, toutes ces activités se sont bien déroulées. Je tire donc un bilan de satisfaction parce qu'il n'y a pas eu de raté dans ces différentes activités », se félicite Issa Golo BARRO, Directeur général de la SNC. Un bilan satisfaisant partagé par certains festivaliers « Je trouve que la foire a été bien organisée cette année. Il n’y a pas autant de désordre comme dans les éditions précédentes. En plus la sécurité a très bien travaillé avec la fouille des visiteurs », Latifa SANOU, visiteuse.

Kady DIOP

Si pendant les premières heures de l’ouverture, certains exposants avaient des difficultés à se procurer un stand, cela a été un problème qui a été très rapidement pris en charge selon le comité d’organisation. « Tous ceux qui ont payé ont pu avoir leurs stands. Je peux vous l'assurer et je suis catégorique là dessus. Si quelqu'un a payé et qu'il n'a pas eu de stand, c'est qu'il s'est fait grugé par des arnaqueurs, comme y en a toujours autours des grandes manifestations, et c'est surtout les exposants étrangers qui tombent facilement dans leurs filets. Sinon, tous ceux qui ont payé à notre niveau ont eu leurs stands », note le directeur général de cette biennale.

béninoise Alimatou ZEHOUNOUASi tout semble être rose du côté du comité d’organisation, chez les exposants par contre, le bilan est mitigé. En effet, chez la plupart des exposants, la moisson est maigre. « Cette année ça n'a pas beaucoup marché. Malgré qu'il y avait la sécurité, sécurité, à notre niveau nous n'avons pas enregistré une grande affluence. Les gens n'ont pas été libres d'entrer; l'entrée était payante, à deux cents (200) francs et en plus, il fallait laisser les engins très loin dans les parkings et marcher pour arriver ici. Cela a découragé beaucoup de gens. J'ai pris mon stand à deux cent vingt cinq mille (225000) francs, j'ai loué les chaises, les tables, les bâches et le matériel de sonorisation et après une semaine d'activité, je peux vous dire sincèrement que je ne m’en suis pas sortie. Je n’ai pas du tout fait de bonnes affaires » regrette Kady DIOP, gérante de maquis. C’est la même désolation que vit actuellement, Fatou N'DIAYE, exposante. « Je suis venue du Sénégal. De là-bas à ici, j'ai dépensé plus de deux cent mille (200 000) francs CFA dans le transport. Ici j'ai payé le stand à soixante cinq mille (65 000), sans compter l'hébergement, la restauration et le déplacement. Et au final, je n'ai pratiquement rien vendu. Ce qui est une perte pour moi après tout ce long déplacement », explique t-elle.

Selon beaucoup, cette situation est imputable au dispositif sécuritaire qui empêchait beaucoup de festivaliers d’avoir accès à l’aire de la foire. « A cause des mesures de sécurité, les contrôles et les fouilles qui ont créé de longues files d'attente à l'entrée, nous n'avons pas eu beaucoup de clients. En plus, l'heure de fermeture était trop tôt. On fermait à 20h et à partir de 19h déjà on empêchait les gens de rentrer. Certaines personnes n'ont le temps que la nuit; Ils auraient pu laisser la foire se poursuivre jusqu'à 22h pour ces personnes-là. En tout cas, en ce qui me concerne,  je n'ai même pas pu vendre un colis, alors que je suis venu avec plus de trente(30) colis de Faso danfani. J'ai quitté Ouaga pour venir, j'ai payé le transport, l'hébergement, la restauration, j'ai pris deux stands. Je ne suis même pas entré dans mes fonds, n'en parlons pas de bénéfice », explique Abdallah KANAZOE, exposant.

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Ceux qui se sont frotté les mains à ce festival, ce sont surtout, les vendeurs ambulants qui n’ont payé de stand. En dehors des tracasseries policières dont ils ont été le plus souvent victimes, ces derniers se sont fait de bonnes affaires. « J’ai exposé dehors. Je n'ai pas payé de stand, car c'était trop cher. J’ai pu faire quelques recettes depuis qu'on nous a permis de nous installer ici. Comme certaines personnes ne veulent pas rentrer à cause du monde qu'il y a dedans, c'est avec nous qu'elles achètent. En tout cas je rends grâce à Dieu parce que ça a un peu marché », affirme Joseph BASSONO. Même son de cloche pour Modeste RAKISSAGA, vendeur, qui a profité de la SNC pour se faire de bonnes affaires. « En tout cas, on ne se plein pas, car les clients ont beaucoup acheté. Au début ce n'était pas les grandes affaires,  mais vers la fin on a beaucoup vendu. De temps en temps les forces de sécurité venaient nous chasser vu qu'on n'a pas pris de stand et qu'on est quand même à l'intérieur avec nos marchandises. Mais à part cela, la SNC cette année a été une réussite », se réjouit-il.

 

Yéssy BAKO (correspondant Bobo-Dioulasso)