Comme il est de coutume, la conférence inaugurale des activités littéraires de la Semaine nationale de la culture (SNC), a porté sur le thème de la présente édition, à savoir « sauvegarde des valeurs culturelles: enjeux et defis ».
A l’instar des autres activités culturelles, les activités littéraires battent aussi le plein à cette 19e édition de la Semaine Nationale de la culture (SNC). Et c’est autour du thème de la présente édition que se mènent les débats. La conférence inaugurale qui marque le début des activités littéraires a été dirigée par le Professeur Ludovic O. KIBORA. Le Professeur a, au cours de son exposé donné quelques enjeux de la sauvegarde des valeurs culturelles au Burkina Faso.
« Dans le patrimoine immatériel de nos sociétés, il existe des valeurs. Si je prends seulement les valeurs collectives, il y a le respect, la solidarité, la compassion, l'amour du travail. Il se trouve qu'avec les transformations sociales et l'importation de nouvelles manières de vivre, certaines de nos valeurs sont en déperdition. Pour préserver ces valeurs, il y a différents enjeux. Le premier c'est de faire que la culture soit le fondement de toutes les politiques publiques. Il ne faut pas qu'il y ait une politique culturelle qui soit parallèle aux autres politiques de développement du pays. Il faut que dans toutes les politiques de développement il puisse y avoir de la culture. Le deuxième enjeu c'est sur le plan de la gouvernance politique. Lorsque la gouvernance est vertueuse, cela donne confiance aux gens, qui viennent de cultures diverses en se disant qu'on ne privilégie pas ici certaines cultures au détriment d'autres. Cela est important pour la sauvegarde des valeurs culturelles. Le troisième enjeu, c'est sur le plan social. A ce niveau, il faut arriver à valoriser les aspects culturels au niveau familial. Il y a également l’enjeu au niveau éducatif. Dans ce domaine il s'agit d'intégrer nos valeurs culturelles dans les curricula qui sont enseignés. Par exemple, en enseignant les mathématiques, il faut qu’on arrive à y introduire des éléments de notre culture. Il y a aussi des enjeux économiques. C'est de faire en sorte que les uns et les autres aient la garantie qu'en investissant dans la culture, ils ne perdront pas leurs investissements », Professeur Ludovic O. KIBORA, Anthropologue et Directeur de l'Institut des Sciences des Sociétés ( INSS)
Yessy BAKO (correspondant Bobo-Dioulasso)