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30e anniversaire du groupe Génération 2000 : Une commémoration sans Gonrette

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Constitué en février 1989, le groupe génération 2000, composé de Baboudi Michel Neya alias Benga « Kabakourou », l’homme qui saute les clôtures, de Jean Aimé Bayili dit Babenda Chic choc et de feu Soumaïla Sawadogo alias Gonrette, fête son 30e anniversaire cette année.   Cette commémoration démarrée depuis le début de l’année 2019 prendra fin en mars 2020. Elle se terminera malheureusement sans Gonrette, l’un des membres fondateurs du groupe, décédé le 06 novembre dernier. Radars Info Burkina a rencontré Baboudi Michel Neya alias Benga qui est revenu sur les circonstances du décès de celui-ci, sur la création du groupe, sur quelques points qui ont marqué leur carrière et qui donne des précisions sur la grande date de cet anniversaire. Lisez plutôt !

Radars Info Burkina : Pouvez-vous revenir sur les circonstances du décès de votre coéquipier Gonrette ?

Baboudi Michel Neya alias Benga : Un proverbe africain dit que quand un canari se casse sur ta tête, il faut te laver avec son eau. Il est décédé, nous en avons pris acte. Plus nous voulons entrer dans les détails, plus cela nous attriste. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il était entre-temps souffrant mais à un moment donné, il avait recouvré la santé mais voilà que subitement, il s’en est allé. J’estime que c’est vraiment une grosse perte pour l’humour du Burkina Faso. Car, il a beaucoup apporté à ce milieu au point que plusieurs jeunes se sont, à certaines occasions, identifiés à lui. Pour le groupe Génération 2000, il nous sera très  difficile de l’oublier. Cela prendra vraiment du temps pour que l’on puisse réaliser qu’il nous a quittés. Pour nous, il reste parmi nous, même si physiquement il n’est plus là. Notre dernier spectacle a eu lieu un vendredi et c’est le mercredi suivant qu’il est décédé. Nous avons joué au SIAO à l’occasion de l’anniversaire du CAR de Moussa petit sergent, ensuite nous avons pris un verre ensemble et établir le programme de la semaine suivante ensemble. Et le mercredi on nous appelle pour nous annoncer la mauvaise nouvelle. Cela fait mal. Tout ce que l’on peut souhaiter, c’est que son âme repose en paix et qu’il continue à nous inspirer pour que nous puissions poursuivre le combat de la sensibilisation de la population burkinabè en particulier et de celle de toute l’Afrique en général.

RB : Dites-nous comment ce groupe est né et dans quelles circonstances vous vous êtes rencontrés.

BMN : Pour commencer, je dois dire que nous sommes tous nés en Côte d’Ivoire et sommes revenus au pays pour poursuivre nos études. Parce que depuis là-bas chacun dansait de son côté et que nos parents s’inquiétaient pour cela, ils nous ont fait venir au pays pour poursuivre nos études. J’ai rencontré ici Bayili Jean Aimé et c’est de là que tout est parti. Mais au début, nous nous retrouvions juste pour animer des nuits culturelles d’établissements, car nous avions constaté à l’époque qu’au cours de ces nuits culturelles il y avait un petit manque, chacun travaillait seul et c’était devenu comme une concurrence et nous avons décidé de nous mettre ensemble. Donc au tout début il faut comprendre que c’était uniquement la danse et l’on participait à plusieurs concours de danse. Ensuite, nous avons ajouté le sketch de sensibilisation parce que l’on voyait trop de maux qui minaient notre société. C’est de là que tout est parti, puis nous sommes restés ensemble depuis maintenant 30 ans. Comme dans toute entreprise humaine, il y a eu des hauts et des bas mais nous nous sommes supportés jusqu’à nos jours.

beng 2RB : Vous étiez très présents sur les écrans de la télévision nationale du Burkina. Comment cela a commencé et pourquoi vous brillez par votre absence de nos jours sur cette chaîne ?

BMN : Avant que l’on intervienne à la télévision nationale, il faut souligner que Génération 2000 faisait ses spectacles à l’intérieur du pays et c’est à l’occasion du lancement de nouvelles émissions que Big Ben en son temps nous avait contactés et nous avait proposé de venir faire de petits sketchs à l’antenne à l’émission Bon Dimanche, chose que l’on n’a pas hésité à accepter. Pour une première fois les gens ont aimé, il nous a contactés une seconde fois et c’est comme cela que c’est parti. Il n’y avait pas de contrat en tant que tel qui nous liait. Nous avons fait cela pendant quatre ans. A un moment donné, il y a d’autres groupes qui sont venus et se partageaient les temps de passage. Pour ce qui est du fait que l’on ne participe plus à l’émission, je ne saurais répondre. Tout ce que je sais, c’est qu’il était à un moment donné question d’un réaménagement de l’émission et cela s’est opéré sans nous. Donc seuls les réalisateurs de l’émission pourraient répondre à votre question. Mais après, nous avions eu un point de chute qui était l’émission Cocktail de Joseph Kaboré dit Mascotte. Mais ces derniers temps nous sommes assez bousculés en raison des préparatifs de la commémoration de notre 30e anniversaire. C’est pourquoi on ne nous voit plus à l’antenne. En tout cas, nous avons de très bons rapports avec la RTB.

RB : Que fait chacun des membres en plus des activités que vous avez en commun ?

BMN : Moi personnellement, je suis chorégraphe donc je donne des cours de chorégraphie dans des instituts de la place. En plus de cela je monte des scènes de sketch dans des établissements primaires et secondaires et plein d’entre eux peuvent en témoigner, j’ai obtenu beaucoup de prix dans cette activité. En outre, je suis animateur. Ainsi, quand il y a des cérémonies j’en assure parfois la maîtrise de cérémonie. Enfin, je suis écrivain : j’ai publié une nouvelle qui s’intitule Le villageois. J’ai d’autres nouvelles que je prépare de même que des romans. Je suis aussi dans la réalisation : j’ai déjà un film qui est sorti et dont le titre est Les calculatrices. J’ai pas mal de scenarii que j’ai rédigés. Jean Aimé Bayili, lui, en plus de donner des cours et d’animer des cérémonies est chroniqueur à la radio nationale et aussi à la chaîne de télévision BF1.

RB : Pour votre 30e anniversaire, qu’avez-vous en perspective ?

BMN : Concrètement, c’est en février 2019 que les 3 ans seront complets. Pour célébrer cela, nous avons démarré les activités depuis l’année dernière. Nous avons déjà parcouru des localités comme Sapouy, Léo, Loumbila, Ziniaré, etc. Nous avons fait l’option de faire une tournée hors de Ouagadougou durant une année et venir finir à Ouagadougou dans le mois de février. Nous venons de rentrer de Bobo où l’on a profité rendre hommage à notre collègue disparu. Les dates à venir sont les suivantes : les 22 et 23 janvier 2020 à Dédougou (le 22 est réservé aux enfants et le 23 aux adultes), les 25 et le 26 janvier à Koudougou (le 25 sera un spectacle pour les grands et le 26 ce sera pour les tout-petits). En février, précisément le 28, il y aura un spectacle VIP au CENASA et le 29 février à la maison du Peuple. La clôture, c’est pour le 1er mars pour les tout-petits soit à la maison du Peuple, soit au Ciné Neerwaya. Après cet anniversaire, nous allons nous concerter pour voir quelle sera la nouvelle configuration que l’on peut donner au groupe. Je tiens à préciser que le groupe Génération 2000 allait au-delà des trois personnes que nous étions en ce sens que nous faisions appel à des comédiens pour nous prêter main-forte. Après le 30e anniversaire, nous allons faire le point et voir comment donner un nouveau souffle au groupe. Mais avant cela, nous invitons la population à sortir massivement pour célébrer avec nous ces 30 ans en guise d’hommage à Gonrette.

Propos recueillis par Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné